Comme tous
ceux qui s’intéressent à l’avenir de notre région, j’ai pris connaissance avec
angoisse du sondage publié ce dimanche et qui donne gagnante la liste d’extrême-droite.
Depuis quelques
temps, et plus encore aujourd’hui, une question sempiternelle me taraude l’esprit :
pourquoi en est-on arrivé là ?
Pour quelques
observateurs, ce serait le rejet de la politique menée par le gouvernement
aujourd’hui et celle d’hier lorsque la Droite était au pouvoir qui expliquerait
le comportement d’un nombre impressionnant de Français.
Le mot
rejet ne me semble pas de circonstance. C’est plus une insatisfaction qu’un
refus.
Nos concitoyens
sont déçus parce que la crise continue de peser lourdement, tant dans sa dimension
économique que sociale et que les responsables politiques ne parviennent pas à
enrayer plus vite.
Ils sont
mécontents parce que le chômage dévastateur que nous connaissons depuis des années
ne régresse toujours pas de façon nette.
La croissance
nécessaire commence à se manifester. Encore un peu de patience.
Mais cela
ne justifie pas le choix de l’extrême-droite. Il n’est pas possible que la
mémoire fasse défaut au point d’oublier ce qui s’est passé en Allemagne en
1933.
Il y a 82
ans, une vie d’homme, une élection démocratique a donné le pouvoir à un certain
Hitler. On a vu trop tard l’usage qu’il en a fait.
Alors que
la France et François Hollande sont sous les projecteurs de l’actualité
mondiale à l’occasion de la conférence internationale sur le climat, avec la
présence des 195 chefs d’Etats et de gouvernements, peut-on se permettre de
donner au monde l’image d’un pays où le rejet de l’autre deviendrait la ligne
majoritaire ?
Je ne peux
pas y croire et je ne comprendrais pas que la volonté d’union nationale qui se
manifeste depuis les attentats terroristes du 13 novembre dernier, ne se
traduise pas dans les urnes les 6 et 13 décembre.
Notre système
électoral à deux tours permet, au lendemain du premier tour, de rassembler pour
atteindre l’objectif recherché : gagner l’élection.
Or, à ce
jour, et sans considérer que les sondages valent élection, il apparaît que pour
gagner il faudra éliminer l’extrême-droite.
Cela pourrait
avoir un prix politique pour la Gauche comme pour la Droite. Ce prix peut-être
la conséquence d’un compromis. Sur la base des résultats du 1er tour,
les responsables politiques de gauche comme de droite auront à se déterminer.
La seule fin à laquelle il
faudra arriver ce sera de créer les conditions pour préserver les valeurs de la
République.