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vendredi 9 octobre 2015

Ne sortons pas de la Démocratie

Je ne voudrais pas tomber dans le travers d’évoquer trop souvent l’extrême-droite. Il est vrai qu’en parler c’est lui donner corps encore davantage. A l’inverse, ne pas évoquer ce qu’elle représente, c’est faire la politique de l’autruche et banaliser sa présence sur l’échiquier politique français et européen.

Les responsables politiques de tous bords ont condamné le contenu et la forme des propos tenus à Strasbourg, mercredi dernier par la fille Le Pen, porte-parole de l’extrême-droite européenne, s’adressant à François Hollande.

Le Président de la République, dans une réponse cinglante vivement applaudie par tous les Députés Européens, ou presque, a souligné que la thèse défendue par le Front National conduisait inévitablement à une « sortie de la démocratie », à un retour aux nationalismes et aux extrémismes.

Malheureusement, la crise économique continue de favoriser le développement de ces théories fascistes en France et dans plusieurs Etats membres de l’Union Européenne. La réaction de l’opinion publique allemande hostile à 54 % à l’arrivée des réfugiés en est la dernière illustration.

Il devient urgent pour les responsables politiques de gauche comme de droite mais attachés à la Démocratie et, en France, à la République de laisser de côté les divergences trop souvent secondaires en regard de la montée de l’audience des idées d’extrême-droite.

En réalité, un grand nombre de Français qui ont voté pour les candidats FN et qui se préparent à le faire encore, n’ont pas conscience qu’ils soutiennent des idées porteuses de remises en question de valeurs fondamentales auxquelles ils sont par ailleurs attachés.

Ils n’entendent que la critique, la dénonciation de situations insupportables dont ils voudraient être débarrassés. Ils n’entendent pas, parce qu’il n’y en a pas de propositions concrètes pour changer leur vie quotidienne.

Ils prennent pour argent comptant les suggestions de sortie de l’Europe ou de renvoi des immigrés dans leurs pays d’origine sans mesurer les conséquences de ce genre de solutions, par ailleurs impossibles à mettre en œuvre.

Le temps est désormais compté pour les véritables défenseurs de la Démocratie et de la Liberté s’ils ne veulent pas être submergés par ce qu’on pourrait appeler à nouveau « la peste brune ».

Elle nous menace. Il ne s’agit pas d’en avoir peur. Il suffit d’avoir la volonté largement partagée de la repousser.