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vendredi 16 octobre 2015

Gérer un conflit social

Le conflit social que traverse Air France en ce moment ne peut laisser personne indifférent.

Dans le cas présent, comme dans beaucoup d’autres, il importe de ramener les choses à la réalité.

L’entreprise est confrontée à la mondialisation et à la concurrence effrénée des autres compagnies de transport aérien. Pour y faire face, la direction imagine une réorganisation des services dont la conséquence serait une augmentation légère du temps de travail des pilotes sans modification de salaire. Ces derniers, ne voyant que leur intérêt personnel et non pas celui de l’entreprise, refusent.

La Direction met alors sur la table un plan « B » qui, brutalement, prévoit la suppression de près de 3 000 emplois.

La réunion du Comité d’entreprise au cours de laquelle ce projet est présenté s’est déroulée dans les conditions que l’on sait. Les images ont fait le tour du monde.

La brutalité de l’annonce n’est pas acceptable. Celle de quelques salariés, physique celle-là, l’est encore moins.

Dans un état de droit il y a des règles à respecter. La violence physique à l’égard d’une personne est un acte qui entraîne forcément des poursuites judiciaires. Les individus qui se livrent à ce genre de fait sont passibles de sanctions pénales. L’appartenance à une organisation syndicale ne crée pas une forme d’immunité.

Je comprends l’émotion de ce salarié rencontré hier. Il travaille dans une entreprise où des licenciements ont été opérés. Je lui demande simplement de bien vouloir admettre qu’on ne peut tolérer sans réagir les comportements de quelques personnes, même en colère.

Le Premier Ministre a eu raison de les qualifier de voyous. Les conflits sociaux ne se règlent pas par des agressions physiques.

Je constate, quelques jours après, que cette affaire aura eu des suites plus satisfaisantes.

Le Président de la République a rappelé sa philosophie politique en regard des procédés utilisés par certains patrons et dirigeants d’entreprises.

La direction d’Air France a revu sa copie et on semble s’orienter vers une négociation apaisée.

C’est dire combien les reproches adressés au gouvernement par la Droite et quelques éléments minoritaires à gauche étaient malvenues.

Qu’aurait fait un gouvernement de droite en pareil cas ? On ne peut que craindre le pire. A l’inverse et une nouvelle fois, les Socialistes et leurs alliés ont montré leur capacité à gérer une situation difficile.

Que les Français veuillent bien en prendre acte.