Le conflit
social que traverse Air France en ce moment ne peut laisser personne
indifférent.
Dans le cas
présent, comme dans beaucoup d’autres, il importe de ramener les choses à la
réalité.
L’entreprise
est confrontée à la mondialisation et à la concurrence effrénée des autres
compagnies de transport aérien. Pour y faire face, la direction imagine une
réorganisation des services dont la conséquence serait une augmentation légère
du temps de travail des pilotes sans modification de salaire. Ces derniers, ne
voyant que leur intérêt personnel et non pas celui de l’entreprise, refusent.
La Direction
met alors sur la table un plan « B » qui, brutalement, prévoit la
suppression de près de 3 000 emplois.
La réunion
du Comité d’entreprise au cours de laquelle ce projet est présenté s’est déroulée
dans les conditions que l’on sait. Les images ont fait le tour du monde.
La brutalité
de l’annonce n’est pas acceptable. Celle de quelques salariés, physique
celle-là, l’est encore moins.
Dans un
état de droit il y a des règles à respecter. La violence physique à l’égard d’une
personne est un acte qui entraîne forcément des poursuites judiciaires. Les individus
qui se livrent à ce genre de fait sont passibles de sanctions pénales. L’appartenance
à une organisation syndicale ne crée pas une forme d’immunité.
Je comprends
l’émotion de ce salarié rencontré hier. Il travaille dans une entreprise où des
licenciements ont été opérés. Je lui demande simplement de bien vouloir
admettre qu’on ne peut tolérer sans réagir les comportements de quelques
personnes, même en colère.
Le Premier
Ministre a eu raison de les qualifier de voyous. Les conflits sociaux ne se
règlent pas par des agressions physiques.
Je constate,
quelques jours après, que cette affaire aura eu des suites plus satisfaisantes.
Le Président
de la République a rappelé sa philosophie politique en regard des procédés
utilisés par certains patrons et dirigeants d’entreprises.
La direction
d’Air France a revu sa copie et on semble s’orienter vers une négociation apaisée.
C’est dire
combien les reproches adressés au gouvernement par la Droite et quelques
éléments minoritaires à gauche étaient malvenues.
Qu’aurait
fait un gouvernement de droite en pareil cas ? On ne peut que craindre le
pire. A l’inverse et une nouvelle fois, les Socialistes et leurs alliés ont
montré leur capacité à gérer une situation difficile.
Que les Français veuillent
bien en prendre acte.