Comme je le
comprends, cet homme rencontré samedi après-midi sur une braderie à Hellemmes
où, le soleil aidant, la foule se pressait pour trouver l’objet recherché ou
non.
Je le
comprends quand il me dit avoir honte d’être nordiste compte tenu du
pourcentage de voix que pourrait obtenir l’extrême droite aux prochaines
élections régionales.
Je le
comprends mais je ne l’approuve pas : ce n’est pas un sentiment de honte
que nous devons éprouver mais une volonté sans faille de défendre nos valeurs
républicaines.
Il avait
raison de faire référence à notre histoire nordiste. C’est dans le Nord qu’a
été créée « l’Internationale », chant de révolte des ouvriers qui en
avaient assez de subir les contraintes imposées par le capitalisme.
Il ne
comprenait pas, cet interlocuteur d’un moment, que deux ou trois générations
plus tard, plus de 30 % de ces Nordistes qui auront été à l’origine de beaucoup
d’avancées sociales envisagent d’apporter leurs suffrages à la liste d’extrême
droite.
Il n’est
pas trop tard pour se ressaisir et tout doit être mis en œuvre pour dénoncer
les dangers qui pèsent sur notre Région et sur la France du fait de la montée
de l’audience du Front National.
La première
des références qu’il faut toujours avoir à l’esprit c’est qu’Hitler, en Allemagne,
en 1933, est arrivé au pouvoir à la suite d’un vote démocratique majoritaire en
sa faveur.
On a
mesuré, mais il était trop tard, les conséquences de cette décision.
De grâce,
mes chers concitoyens nordistes et picards, ne donnons pas l’occasion à celle
qui, aujourd’hui, est dans le droit fil idéologique de ce que nous avons connu
il y a 75 ans, une vie d’homme, de disposer de moyens politiques pour mettre en
œuvre ses théories racistes et xénophobes.
La seconde
réflexion qu’il faut avoir, c’est que le vote de décembre prochain ne changera
rien à la politique nationale.
C’est de
nos Régions dont il s’agit et j’invite là encore mes concitoyens à regarder de
près les propositions de la Droite ou de l’extrême droite pour le Nord-Pas de
Calais-Picardie.
Cela ira
vite : il n’y a aucun projet concret si ce n’est d’en appeler à
sanctionner le gouvernement.
J’entendais
hier un journaliste participant à un débat politique dire à un responsable du
Parti Socialiste : « Vous en faites un peu trop par rapport au danger
de l’extrême droite ».
Non, quand
il s’agit de s’opposer à l’accession aux responsabilités politiques de celles
et de ceux qui prônent des théories dangereuses pour l’avenir de notre société,
on ne fait jamais assez.
Ce doit être la ligne
directrice de l’action de tous les défenseurs de la Liberté, de la Démocratie,
de la République.