J’aurai
vécu, cette semaine, une situation que je n’avais jamais connue au sein du
Parti Socialiste auquel j’ai adhéré en 1962 : une majorité du Conseil fédéral
s’est prononcé contre les propositions de candidatures au Conseil régional
formulées par la commission électorale.
Ce sont les
statuts du Parti qui déterminent cette procédure à l’issue de laquelle les
adhérents du PS votent pour ou contre la liste proposée.
Pour l’heure,
il n’y a pas de liste et il est donc nécessaire d’établir une nouvelle
proposition.
Il faut d’abord
voir dans ce vote le bon fonctionnement démocratique d’un Parti qui a peu d’équivalence
en la matière dans le paysage politique français.
Il y a eu
débat, certes, avant le vote. Ce débat a permis de souligner ce qui dans la
constitution de la liste proposée, aux yeux de certains dont j’étais, ne créait
pas les meilleures conditions de la victoire en décembre prochain.
Ce matin,
les médias qui commentent l’événement voient dans ce vote les conséquences d’une
fragilisation de la Fédération par les dernières défaites électorales. Je m’inscris
en faux contre cette approche.
Tout au
long de son histoire, le Parti Socialiste a enregistré des défaites, certes, en
1968, en 1993, en 2002 mais aussi d’éclatantes victoires comme en 1981, en 1997
ou en 2012.
C’est la
conséquence du système démocratique qui nous régit : les Français, par
leur vote, expriment leurs choix, plus souvent de personnes que de politiques
alternatives, d’ailleurs.
Le débat
entre Socialistes est inhérent au PS lui-même. Là encore, je n’ai connu que
très rarement l’unanimité, encore moins à quelques jours d’un congrès.
Car c’est,
je pense, la raison première qui a justifié l’élaboration de la liste, puis le
débat et enfin le rejet de la proposition : le congrès crée des rapports
de forces que chacun essaie d’obtenir en sa faveur.
Ce n’est
pas dramatique, loin s’en faut.
C’est tout simplement
démocratique.