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lundi 11 mai 2015

L’Ecole libératrice

Depuis les lois historiques de 1881 et 1882 instaurant l’école gratuite, laïque et obligatoire, l’école publique et ses acteurs, enseignants, parents d’élèves, militants laïques, ont toujours mis en avant le rôle émancipateur de l’Ecole.

L’Ecole se devait d’être libératrice.

Depuis plus de 130 ans, notre système scolaire remplit cette mission.

Il aura connu de nombreuses réformes lui permettant de s’adapter à l’évolution de notre société.

La Gauche a souvent été porteuse de ces réformes. La Droite y a pris sa part en prolongeant la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ou en instituant le collège unique.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour clamer la nécessité d’une réforme du système scolaire français.

Les statistiques internationales font apparaître nos faiblesses. Le fait que 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification témoigne de l’imperfection de ce qui existe.

François Hollande a fait de la jeunesse sa priorité. Les décisions déjà prises en matière éducative vont dans ce sens : le rétablissement des lieux de formation des enseignants après la suppression des IUFM par Monsieur Sarkozy, l’organisation nouvelle des rythmes scolaires, la création de 60 000 postes dans l’Education Nationale en sont les plus évidentes illustrations.

Parce que le collège a montré ses insuffisances, le temps est venu de le moderniser. Cela passe par des modifications significatives de son mode de fonctionnement.

Le conservatisme est malheureusement une des caractéristiques d’un trop grand nombre de professeurs, qu’ils soient prétendument de gauche ou qu’ils soient de droite.

Fort heureusement, les nombreux progressistes qui constituent encore la majorité du corps enseignants ont compris l’intérêt du projet porté par Najat Vallaud-Belkacem.

Ce projet fait et fera l’objet d’un large débat. Il a déjà connu quelques modifications pour tenir compte des observations formulées par des responsables syndicaux ou politiques qui ont bien compris le sens de cette réforme.

Un débat n’a de valeur que s’il est mené dans la vérité et dans la clarté. Or certains s’emploient à induire en erreur nos concitoyens en développant des contre-vérités.

Je ne peux pas détailler ici la réforme dans son ensemble. Mais il est faux de dire que l’enseignement de l’allemand ou du latin serait supprimé. C’est dès la cinquième et non plus la quatrième que les collégiens choisiront leur 2ème langue, dont l’Allemand fait souvent partie.

Il serait plus honnête et plus courageux de saluer l’évolution envisagée en matière de fonctionnement des établissements.

Cette réforme permettra au collège, point faible du système français, de participer à nouveau à la noble mission de l’Ecole libératrice.