Depuis les
lois historiques de 1881 et 1882 instaurant l’école gratuite, laïque et
obligatoire, l’école publique et ses acteurs, enseignants, parents d’élèves,
militants laïques, ont toujours mis en avant le rôle émancipateur de l’Ecole.
L’Ecole se
devait d’être libératrice.
Depuis plus
de 130 ans, notre système scolaire remplit cette mission.
Il aura
connu de nombreuses réformes lui permettant de s’adapter à l’évolution de notre
société.
La Gauche a
souvent été porteuse de ces réformes. La Droite y a pris sa part en prolongeant
la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ou en instituant le collège unique.
Aujourd’hui,
tout le monde s’accorde pour clamer la nécessité d’une réforme du système
scolaire français.
Les statistiques
internationales font apparaître nos faiblesses. Le fait que 150 000 jeunes
sortent chaque année du système scolaire sans qualification témoigne de l’imperfection
de ce qui existe.
François
Hollande a fait de la jeunesse sa priorité. Les décisions déjà prises en
matière éducative vont dans ce sens : le rétablissement des lieux de
formation des enseignants après la suppression des IUFM par Monsieur Sarkozy, l’organisation
nouvelle des rythmes scolaires, la création de 60 000 postes dans l’Education
Nationale en sont les plus évidentes illustrations.
Parce que
le collège a montré ses insuffisances, le temps est venu de le moderniser. Cela
passe par des modifications significatives de son mode de fonctionnement.
Le conservatisme
est malheureusement une des caractéristiques d’un trop grand nombre de
professeurs, qu’ils soient prétendument de gauche ou qu’ils soient de droite.
Fort heureusement,
les nombreux progressistes qui constituent encore la majorité du corps
enseignants ont compris l’intérêt du projet porté par Najat Vallaud-Belkacem.
Ce projet
fait et fera l’objet d’un large débat. Il a déjà connu quelques modifications
pour tenir compte des observations formulées par des responsables syndicaux ou
politiques qui ont bien compris le sens de cette réforme.
Un débat n’a
de valeur que s’il est mené dans la vérité et dans la clarté. Or certains s’emploient
à induire en erreur nos concitoyens en développant des contre-vérités.
Je ne peux
pas détailler ici la réforme dans son ensemble. Mais il est faux de dire que l’enseignement
de l’allemand ou du latin serait supprimé. C’est dès la cinquième et non plus
la quatrième que les collégiens choisiront leur 2ème langue, dont l’Allemand
fait souvent partie.
Il serait
plus honnête et plus courageux de saluer l’évolution envisagée en matière de
fonctionnement des établissements.
Cette réforme permettra au
collège, point faible du système français, de participer à nouveau à la noble
mission de l’Ecole libératrice.