Les organisations
syndicales sont indispensables au bon fonctionnement économique et social d’un
pays comme le nôtre. Elles constituent les interlocuteurs nécessaires au règlement
des problèmes qui peuvent exister entre employeurs et salariés.
Dans le
secteur privé, il serait dommage que, seuls, les patrons soient organisés en
groupe constitués. Pour les salariés, on ne peut que regretter le faible taux
de syndicalisation dans les entreprises.
Dans le
secteur public, les responsables de l’Etat ou des collectivités doivent pouvoir
rechercher des solutions à tous problèmes avec des représentants des agents,
fonctionnaires ou non, dûment mandatés pour mener les discussions toujours
souhaitables pour améliorer la qualité des services publics.
Dans une
période de crise économique et budgétaire comme celle que nous traversons, les
responsables syndicaux devraient pouvoir analyser la situation en dehors de
toute démagogie.
Or ce n’est
malheureusement pas ce que nous observons et la journée d’hier en a été une
nouvelle illustration.
Personne ne
nie la nécessité d’une amélioration du pouvoir d’achat des salariés. Personne ne
peut se satisfaire de la situation dramatique des demandeurs d’emplois.
Est-ce
vraiment servir les intérêts du monde du travail que de s’en prendre
frontalement à la politique économique du gouvernement ?
Non, bien sûr,
et j’ai le sentiment que les syndicats à l’origine des manifestations du 9
avril recherchaient d’abord à se rendre crédibles auprès des salariés. Le bouc-émissaire
idéal en pareil cas, c’est le gouvernement. On a l’impression que les
contestataires préféreraient un gouvernement de droite.
Il y a d’autres
méthodes. Le pluralisme syndical permet heureusement l’expression de points de
vue différents. Les « réformistes », comme il est convenu de les
appeler, privilégient le dialogue, la discussion, le débat, la confrontation. Ils
ont bien compris que si la Droite dirigeait le pays, cette approche serait
impossible.
« Maintenant,
ça suffit » clamaient hier les manifestants. Ils ont raison si cela s’adresse
au MEDEF, à Madame Merkel ou a quelques dirigeants européens. Ils auraient tort
de s’en prendre au gouvernement français qui a engagé notre pays dans la voie
du redressement.
Notre devoir collectif est
de l’accompagner dans cette démarche, pas d’aboyer avec les loups.