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vendredi 10 avril 2015

Privilégier le dialogue

Les organisations syndicales sont indispensables au bon fonctionnement économique et social d’un pays comme le nôtre. Elles constituent les interlocuteurs nécessaires au règlement des problèmes qui peuvent exister entre employeurs et salariés.

Dans le secteur privé, il serait dommage que, seuls, les patrons soient organisés en groupe constitués. Pour les salariés, on ne peut que regretter le faible taux de syndicalisation dans les entreprises.

Dans le secteur public, les responsables de l’Etat ou des collectivités doivent pouvoir rechercher des solutions à tous problèmes avec des représentants des agents, fonctionnaires ou non, dûment mandatés pour mener les discussions toujours souhaitables pour améliorer la qualité des services publics.

Dans une période de crise économique et budgétaire comme celle que nous traversons, les responsables syndicaux devraient pouvoir analyser la situation en dehors de toute démagogie.

Or ce n’est malheureusement pas ce que nous observons et la journée d’hier en a été une nouvelle illustration.

Personne ne nie la nécessité d’une amélioration du pouvoir d’achat des salariés. Personne ne peut se satisfaire de la situation dramatique des demandeurs d’emplois.

Est-ce vraiment servir les intérêts du monde du travail que de s’en prendre frontalement à la politique économique du gouvernement ?

Non, bien sûr, et j’ai le sentiment que les syndicats à l’origine des manifestations du 9 avril recherchaient d’abord à se rendre crédibles auprès des salariés. Le bouc-émissaire idéal en pareil cas, c’est le gouvernement. On a l’impression que les contestataires préféreraient un gouvernement de droite.

Il y a d’autres méthodes. Le pluralisme syndical permet heureusement l’expression de points de vue différents. Les « réformistes », comme il est convenu de les appeler, privilégient le dialogue, la discussion, le débat, la confrontation. Ils ont bien compris que si la Droite dirigeait le pays, cette approche serait impossible.

« Maintenant, ça suffit » clamaient hier les manifestants. Ils ont raison si cela s’adresse au MEDEF, à Madame Merkel ou a quelques dirigeants européens. Ils auraient tort de s’en prendre au gouvernement français qui a engagé notre pays dans la voie du redressement.

Notre devoir collectif est de l’accompagner dans cette démarche, pas d’aboyer avec les loups.