Ce qui me
surprend, ce matin, c’est la surprise manifestée, et répétée de façon
lancinante, par les commentateurs sur l’échec de la Gauche aux élections
départementales. Cet échec était malheureusement prévisible au vu des résultats
du 1er tour.
Dans une
démocratie, les élections constituent le temps fort de la volonté des citoyens.
Notre système électoral a cependant ses faiblesses : le contexte national
influence trop le comportement des électeurs dans les élections dites « intermédiaires ».
Que les
Français ne soient pas satisfaits de la politique menée par le Gouvernement, c’est
une chose. Mais je regrette que cette insatisfaction se traduise par une
dénonciation implicite de l’action de mes amis socialistes dans les
départements perdus.
Les Nordistes
sont-ils mécontents des « collèges de la réussite » construits ou
reconstruits dans le Nord depuis bientôt trente ans ? Sont-ils
insatisfaits de leur réseau routier et, notamment, des grands travaux réalisés
sur les anciennes routes nationales transférées par l’Etat par Monsieur Sarkozy ?
Veulent-ils une action plus limitée en direction des exclus, des personnes âgées
ou handicapées, de l’enfance ?
Je suis sûr
que non, et les exemples pourraient être multipliés.
A partir du
moment où les Français votent sans tenir compte du sujet même de l’élection
locale, l’insatisfaction ambiante rend l’échec de la Gauche prévisible. On l’a
vécu il y a un an, avec les municipales. Cela se renouvelle aujourd’hui.
Bien qu’il
y en ait peut-être d’autres, je n’ai trouvé de solution à cette situation que le
regroupement des élections en une seule fois. D’autres pays le pratiquent. Pourquoi
pas en France ?
Cependant,
le vrai problème qui se pose aujourd’hui, c’est de préparer la suite en tirant
toutes les leçons de ce scrutin.
L’amplification
de la bataille pour l’emploi annoncée par le Premier Ministre avec une
perspective de croissance améliorée, la recherche de l’Union de la Gauche
proposée par le Parti Socialiste, la volonté sans faille du Président de la
République de placer la France sur la voie du redressement et de renforcer son
autorité internationale sont autant de moyens qu’il convient de mettre en œuvre.
Pour que ces moyens, et d’autres,
portent leurs effets une nécessité première s’impose : le rassemblement et
la cohésion. Que
chacun y contribue.