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lundi 23 février 2015

Pour le débat idéologique

Parler d’idéologie en politique, aujourd’hui, c’est prendre le risque d’être classé parmi les « ringards » d’une société qui ne semble plus vivre qu’à travers internet et tous les moyens modernes de communication.

Il n’y a plus véritablement de débat idéologique, ce qui permettrait pourtant de bien faire apparaître les différentes approches de l’organisation de notre vie collective.

C’est l’électoralisme qui semble l’emporter sur le fond.

Les formations politiques se positionnent d’abord par rapport aux échéances électorales. Les commentateurs font leurs choux gras des sondages qui donnent, à l’avance, des résultats qui semblent acquis.

La perspective des élections départementales dans un mois et régionales à la fin de l’année permet ce constat : la base idéologique sur laquelle les électeurs vont se prononcer est complètement occultée.

Il y aurait cependant beaucoup à dire si on confrontait les fondements de l’action politique des uns et des autres.

Prenons la Droite de Nicolas Sarkozy, par exemple. Sa référence, quand elle s’affiche, c’est le libéralisme. Mais que met-on derrière ce vocabulaire ? Au Canada, par exemple, les libéraux représentent la gauche réformiste.

En France, ce n’est pas le cas. Libéralisme et conservatisme sont synonymes et l’idéologie de la Droite, si elle s’affichait clairement, ferait apparaître son soutien aux plus forts contre les plus faibles et le maintien des inégalités.

Les responsables de l’extrême-droite se gardent bien, eux aussi, de présenter l’originalité de leur doctrine.

Ils manifestent en permanence leur populisme mais sans l’exprimer clairement.

Ils ont choisi de « surfer » sur la peur ressentie plus ou moins fortement par une société en crise.

Ils se défendent lorsqu’on les traite de xénophobes ou de racistes alors que toutes leurs déclarations sont marquées par ce véritable venin que constitue le rejet de « l’autre ».

Les écolos et les communistes s’allient pour mettre en difficulté les socialistes alors que tout, dans leur histoire, traduit une différence idéologique profonde.

C’est dire combien je souhaite que le débat idéologique entre les sensibilités politiques de notre pays reprenne le pas sur les seuls intérêts électoraux à court terme.

Nous aurions tous à y gagner.