Parler d’idéologie en politique, aujourd’hui, c’est prendre
le risque d’être classé parmi les « ringards » d’une société qui ne
semble plus vivre qu’à travers internet et tous les moyens modernes de
communication.
Il n’y a plus véritablement de débat idéologique, ce qui
permettrait pourtant de bien faire apparaître les différentes approches de
l’organisation de notre vie collective.
C’est l’électoralisme qui semble l’emporter sur le fond.
Les formations politiques se positionnent d’abord par
rapport aux échéances électorales. Les commentateurs font leurs choux gras des
sondages qui donnent, à l’avance, des résultats qui semblent acquis.
La perspective des élections départementales dans un mois et
régionales à la fin de l’année permet ce constat : la base idéologique sur
laquelle les électeurs vont se prononcer est complètement occultée.
Il y aurait cependant beaucoup à dire si on confrontait les
fondements de l’action politique des uns et des autres.
Prenons la Droite de Nicolas Sarkozy, par exemple. Sa
référence, quand elle s’affiche, c’est le libéralisme. Mais que met-on derrière
ce vocabulaire ? Au Canada, par exemple, les libéraux représentent la
gauche réformiste.
En France, ce n’est pas le cas. Libéralisme et conservatisme
sont synonymes et l’idéologie de la Droite, si elle s’affichait clairement,
ferait apparaître son soutien aux plus forts contre les plus faibles et le
maintien des inégalités.
Les responsables de l’extrême-droite se gardent bien, eux
aussi, de présenter l’originalité de leur doctrine.
Ils manifestent en permanence leur populisme mais sans
l’exprimer clairement.
Ils ont choisi de « surfer » sur la peur ressentie
plus ou moins fortement par une société en crise.
Ils se défendent lorsqu’on les traite de xénophobes ou de
racistes alors que toutes leurs déclarations sont marquées par ce véritable
venin que constitue le rejet de « l’autre ».
Les écolos et les communistes s’allient pour mettre en
difficulté les socialistes alors que tout, dans leur histoire, traduit une
différence idéologique profonde.
C’est dire combien je souhaite que le débat idéologique
entre les sensibilités politiques de notre pays reprenne le pas sur les seuls
intérêts électoraux à court terme.