Comment ignorer
que Messieurs Fillon et Jouyet ont déjeuné ensemble en juin dernier ?
La presse
écrite, la radio, la télévision ne nous parlent que de cela depuis deux jours.
Le déjeuner
est, en France, non seulement un moyen de se nourrir mais aussi un moment de
convivialité lorsqu’il se déroule entre amis. Il peut être aussi un temps d’échanges
sur des sujets d’importance.
Quand un
ancien Premier Ministre, en l’occurrence Monsieur Fillon, déjeune avec l’un de
ses anciens ministres, Monsieur Jouyet, devenu Secrétaire Général de l’Elysée,
ce n’est sans doute pas pour parler de banalités.
Les problèmes
de la Droite divisée, les projets de Monsieur Fillon, les déclarations de
Monsieur Sarkozy et ses démêlés avec la justice ont sans doute été évoqués.
Quoi de
plus normal.
Des
journalistes relatent cet échange dans un livre récemment publié. Ils y
affirment des propos tenus par ces deux responsables politiques. C’est le rôle
d’un journaliste de relater ce qui lui semble devoir intéresser ses lecteurs.
Là encore,
quoi de plus normal.
Jamais nous
ne saurons précisément ce que se sont dit les deux hommes et c’est heureux.
Ce n’était
pas un discours public à deux voix mais une conversation ordinaire.
Disant cela,
je n’exonère ni l’un ni l’autre et sur le fond, c'est-à-dire la demande
présumée de l’ancien Premier Ministre, et sur la forme, c'est-à-dire la manière
de réagir lorsque la rumeur devient information.
Devant la
tournure que prend cet événement, j’invite les responsables de droite qui crient
au scandale, au complot, à l’affaire d’Etat à un peu plus de réserve.
Leurs déclarations
ne font que renforcer l’audience des extrémistes. Jouer ainsi avec le
populisme, ce n’est servir ni la République ni la Démocratie.