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vendredi 4 juillet 2014

Un peu de décence

Avec une mise en scène habituelle pour le personnage, Monsieur Sarkozy nous dit qu’il n’a rien à se reprocher.

Ce ne fut pas l’avis du Conseil Constitutionnel, présidé par son ami politique Jean-Louis Debré, lorsqu’il refusa de valider son compte de campagne pour l’élection présidentielle de 2012.

Il n’aurait rien à se reprocher sauf à avoir laissé l’UMP, son parti, faire appel à la générosité publique pour trouver les 11 millions d’euros nécessaires au financement de cette campagne présidentielle.

Il n’aurait rien à se reprocher sauf à obliger le président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Monsieur Jacob, à avouer le versement de 3 millions d’euros pour sa campagne présidentielle sans la moindre approbation collective de ce groupe.

Il n’aurait rien à se reprocher bien qu’il soit inacceptable de la part d’un ancien chef de l’Etat de porter autant de discrédit sur une de nos institutions, la Justice.

Si ce qu’il reproche aux magistrats qui l’ont mis en examen sur la base de preuves, est fondé, Monsieur Sarkozy dispose de moyens de recours judiciaires qu’il se garde bien d’utiliser. Il est vrai que son avocat lui-même est mis en examen, bien que, peut-être, lui aussi n’ait rien à se reprocher. Des écoutes téléphoniques effectuées en toute légalité attesteraient du contraire.

Il ne m’appartient pas ni de juger, ni de condamner Monsieur Sarkozy pour ce qu’on lui reproche. La présomption d’innocence est un principe fondamental de notre droit et j’y suis très attaché.

Je souhaite simplement de la part d’un responsable politique confronté à un problème judiciaire un peu de décence, de pudeur et de réserve.

C’est ma conception de l’action politique. Malheureusement certains ne la partagent pas.