Dussé-je
être considéré comme un inconditionnel du Président de la République,
j’approuve complètement le contenu des propos qu’il a tenus samedi, dans une
déclaration radio-télévisée, concernant l’expulsion de France de Leonarda et de
sa famille.
Je prends
le risque d’être qualifié de « godillot » en même temps que j’invite
à considérer les faits rationnellement.
Une famille
dont le père est kosovar vit en France en situation irrégulière.
Par
décision de justice cette famille doit être expulsée. Les services de police
chargés d’exécuter cette décision ne font pas preuve du discernement
souhaitable et viennent chercher l’une des enfants de cette famille, Léonarda,
alors qu’elle est en activité scolaire.
Je
désapprouve la méthode employée. Elle sera corrigée pour l’avenir à partir
d’une circulaire adressée immédiatement aux autorités concernées.
Le droit
est donc respecté. Mieux encore : le milieu scolaire est reconnu comme
devant être protégé.
Reste la
dimension humaine à traiter et notamment la poursuite de la scolarité de
Léonarda.
Proposition
lui est faite de revenir en France pour continuer d’aller au collège.
C’est à sa
famille d’en décider en appréciant l’intérêt de l’enfant.
Dans mes
fonctions antérieures, j’ai rencontré nombre de ces jeunes, mineurs isolés,
séparés de leurs parents restés dans leur pays ou décédés parfois tragiquement.
Les
conditions d’accueil qui sont offertes leur permettent de se construire,
parfois de se reconstruire.
Alors,
pourquoi ces reproches injustifiés, ces critiques sévères, ces condamnations
parfois violentes des propositions du Chef de l’Etat dans une situation
complexe. Des interrogations demeurent en effet sur la nationalité de la mère,
sur le lieu de naissance de l’adolescente, sur le déroulement de sa vie
scolaire.
Laissons
agir le Gouvernement, son administration, sa justice plutôt que de se placer
immédiatement dans le camp de ceux qui critiqueront et dénonceront la décision,
quelle qu’elle soit.
Oui, je le
reconnais, je suis un inconditionnel du Droit. Je le suis aussi pour rechercher
toujours une solution humaine à un problème qui concerne des personnes.
Dans le cas
présent, c’est ce qui a été fait.