Réagissez !

vendredi 20 septembre 2013

Non à la loi du talion

Au volant de sa voiture, dans la rue, chez soi, chacun d’entre nous a eu au moins une fois envie de faire justice soi-même.

Il se serait agi par exemple de punir le chauffeur qui nous a fait une queue de poisson ou le voisin qui nous cause des nuisances par ses travaux.

Fort heureusement, nous sommes dans un État de droit. Cela sous tend une société civilisée où la violence n’est pas de mise.

Nos institutions sont bien ancrées dans notre République depuis des décennies, voire plus de deux siècles. Parmi elles, l’autorité judiciaire a la mission de régler tous les conflits susceptibles d’exister entre les personnes.

Il appartient aux responsables politiques de donner les moyens à cette autorité judiciaire de remplir ses fonctions.

L’affaire du « bijoutier de Nice » relève aujourd’hui de la Justice et d’elle seule.

La collectivité publique, c'est-à-dire l’État, n’est pas responsable du comportement condamnable des agresseurs du commerçant.

Elle n’est pas non plus responsable de l’acte spontané, irréfléchi de celui qui vient d’être agressé violemment.

Personne n’a le droit de se substituer à la Justice qui déterminera les responsabilités de chaque acteur de ce drame.

C’est dire combien je suis choqué, mais aussi très inquiet, quand je constate que 1,6 million de personnes ont apporté leur soutien au bijoutier en utilisant ce moyen de communication facile que représente Internet.

Nous ne pouvons pas laisser se développer cette idée selon laquelle un acte condamnable peut recevoir le soutien d’une personne complètement étrangère à l’événement ce comportement s’apparente à de la complicité. Cette dernière est elle aussi répréhensible.

Il importe que celles et ceux qui ont approuvé le geste meurtrier du bijoutier de Nice se ressaisissent et soutiennent par contre le bon fonctionnement de nos institutions républicaines.