Au volant
de sa voiture, dans la rue, chez soi, chacun d’entre nous a eu au moins une
fois envie de faire justice soi-même.
Il se
serait agi par exemple de punir le chauffeur qui nous a fait une queue de
poisson ou le voisin qui nous cause des nuisances par ses travaux.
Fort
heureusement, nous sommes dans un État de droit. Cela sous tend une société
civilisée où la violence n’est pas de mise.
Nos
institutions sont bien ancrées dans notre République depuis des décennies,
voire plus de deux siècles. Parmi elles, l’autorité judiciaire a la mission de
régler tous les conflits susceptibles d’exister entre les personnes.
Il
appartient aux responsables politiques de donner les moyens à cette autorité
judiciaire de remplir ses fonctions.
L’affaire
du « bijoutier de Nice » relève aujourd’hui de la Justice et d’elle
seule.
La
collectivité publique, c'est-à-dire l’État, n’est pas responsable du
comportement condamnable des agresseurs du commerçant.
Elle n’est
pas non plus responsable de l’acte spontané, irréfléchi de celui qui vient
d’être agressé violemment.
Personne
n’a le droit de se substituer à la Justice qui déterminera les responsabilités
de chaque acteur de ce drame.
C’est dire
combien je suis choqué, mais aussi très inquiet, quand je constate que 1,6
million de personnes ont apporté leur soutien au bijoutier en utilisant ce
moyen de communication facile que représente Internet.
Nous ne
pouvons pas laisser se développer cette idée selon laquelle un acte condamnable
peut recevoir le soutien d’une personne complètement étrangère à l’événement ce
comportement s’apparente à de la complicité. Cette dernière est elle aussi
répréhensible.
Il importe
que celles et ceux qui ont approuvé le geste meurtrier du bijoutier de Nice se
ressaisissent et soutiennent par contre le bon fonctionnement de nos
institutions républicaines.