Réagissez !

lundi 8 avril 2013

Satisfaction et décentralisation

Il est des moments de satisfaction dans la vie politique dont il ne faut surtout pas se priver.

Dans une actualité qui contribue au découragement de bon nombre de nos concitoyens, la décision des Alsaciens m’a rempli d’aise.

Les habitants du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont rejeté l’idée d’une disparition de leurs départements pour laisser la place à une « nébuleuse institutionnelle » qui aurait mis à mal la démocratie locale.

Même s’il est nécessaire de rationaliser notre organisation territoriale, ne serait-ce que par souci d’économies, la proximité des élus avec les citoyens doit toujours être privilégiée.

Satisfaction disais-je que de voir la sagesse populaire alsacienne reprendre à son compte, sans le savoir vraisemblablement, les arguments que j’ai défendus tout au long de l’année 2010.

Il s’agissait alors de s’opposer au projet de démantèlement de nos collectivités territoriales par la Droite de Monsieur Sarkozy. Malheureusement, la loi du 16 décembre 2010 fut votée. C’est à partir de ce dispositif qu’une Région et deux Départements de droite ont voulu fusionner.

Ainsi, un électorat majoritairement à droite a rejeté une proposition portée par des élus de droite.

Au-delà de cette satisfaction conjoncturelle, je souhaite que le gouvernement et sa majorité s’inspirent de ce fait politique alsacien pour imaginer les véritables grandes régions dont nous avons besoin en France, à l’heure de l’Europe.

Un nombre moins important de régions, des compétences renforcées provenant essentiellement d’un transfert de responsabilités de l’Etat, les Universités en sont un bon exemple, un pouvoir d’adaptation locale, tout cela contribuerait à placer la France au même niveau que l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie.

Par voie de conséquence, les Départements trouveraient pleinement leur place de collectivités de la solidarité en direction des hommes et en direction des territoires.

« C’est une réforme ratée dans laquelle vous entraînez le pays » disais-je à la tribune de l’Assemblée Nationale le 25 mai 2010.

Les Alsaciens ont confirmée cette thèse le 7 avril 2013. Il faut maintenant redonner tout son sens à la Décentralisation.