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lundi 23 avril 2012

Mon cher François

Mon Cher François,

Au lendemain de ce premier tour de l’élection présidentielle, je m’autorise encore cette familiarité de t’appeler par ton prénom et de te tutoyer. En effet, dans moins de deux semaines, tu deviendras sûrement notre Président de la République et cela ne sera plus de mise.

J’ai bien conscience néanmoins que la victoire n’est pas acquise et qu’il te faudra mener une campagne âpre et difficile entre les deux tours.

Pour avoir suivi depuis des mois, des années même, la stratégie qui fut la tienne et qui t’a conduit là où tu en es aujourd’hui, je peux témoigner de ta pugnacité, de ta détermination pour atteindre l’objectif que tu t’es fixé afin de servir la France et les Français.

Cet objectif, il fut partagé par tous ces électeurs et électrices des primaires qui, très majoritairement, t’ont fait confiance.

Je me réjouis que tes concurrents d’alors se soient rassemblés autour de toi.

Il te faut élargir maintenant ce rassemblement et recueillir sur ton nom le plus grand nombre de suffrages qui se sont portés sur les huit candidats éliminés au premier tour.

Tu es devenu, et tu le disais dans ta déclaration d’hier soir, le candidat du rassemblement pour le changement, rassemblement de toute la gauche et au-delà.

Car c’est la première leçon qu’il faut tirer de ce scrutin du 22 avril : une majorité de Françaises et de Français ont dit non au candidat sortant.

Ce dernier a été battu. Les résultats sont là pour le signifier.

Ce premier tour a également confirmé ta dimension européenne. De nombreux journaux des autres Etats membres, des leaders politiques comme le Président du SPD, Sigmar Gabriel, ont ainsi vu dans ton succès un signal important envoyé pour infléchir la politique d’austérité imposée à l’Europe et pour rendre cette dernière plus sociale.

Bien entendu, tout comme toi, j’ai constaté l’audience de l’extrême droite pour plus de 18 % de nos concitoyens, 22 % dans le Nord.

Un grand nombre d’entre eux n’adhère pas aux thèses nationalistes, xénophobes et racistes colportées par le Front National. Mais ils ont pensé, en toute bonne fois, que les propositions de la candidate extrémiste répondraient à leurs attentes.

Ils se trompaient. Ce sera à nous d’expliquer, encore et toujours, le caractère irréaliste et démagogique de ses propositions.

Pour l’heure, il nous faut gagner ce deuxième tour. Tous tes amis, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui, sont plus que jamais déterminés à tout faire pour te permettre d’être demain notre Président de la République.

Le changement, il arrive, il vient.