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jeudi 13 novembre 2025

Un vote très important

Le Parti Socialiste et ceux qui le soutiennent dans le pays peuvent légitimement être satisfaits du vote intervenu hier à l’Assemblée Nationale qui a décidé de la suspension de la réforme des retraites. Il ne s’agit pas d’être dans l’euphorie : la gravité et l’importance du sujet ne le justifient pas. On sait également que la procédure parlementaire n’est pas arrivée à son terme. Il n’empêche que c’est bien la détermination des députés socialistes pour mettre fin à des mesures rejetées par 70 % des Français qui aura permis ce vote.

Que la Droite se soit opposée à cet amendement de suppression n’était pas une surprise. Elle n’a jamais fait de la solidarité sa doctrine. Au contraire, elle a toujours soutenu le libéralisme économique qui privilégie les profits au détriment de la justice sociale.

Par contre, les mélenchonistes ont montré une nouvelle fois leur vrai visage : la défense des intérêts de nos concitoyens les plus défavorisés ou titulaires de revenus modestes n’est pas leur priorité. C’est la volonté d’établir le chaos qui l’emporte. Qui plus est, ils constatent que leur audience diminue dans l’opinion publique de gauche et qu’à l‘inverse les Socialistes retrouvent la confiance de cette opinion publique. Cela les amène à s’en prendre violemment au PS et à ses élus en les accusant de trahison alors que ce sont eux qui trahissent les électrices et les électeurs de gauche. Leurs députés ont pourtant bien été élus à partir d’un accord électoral passé en 2022 puis renouvelé en 2024. Par leur comportement dans ce débat et en votant contre la suspension de la réforme des retraites ils ont décidé de s’exclure de la Gauche.

Nous le disions, le vote d’un amendement de suspension de la réforme des retraites ne constitue pas le règlement définitif du problème. La Constitution fixe des règles de calendrier qu’il importe de respecter. C’est ainsi que le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale a dû être transmis au Sénat avant le vote final de la loi par les députés. Cela ne change rien à la dimension politique du vote de suspension. Celui-ci est désormais la référence. Le Gouvernement ne pourra pas l’ignorer dans sa gestion des travaux parlementaires à venir. De même, si la procédure budgétaire n’arrivait pas à son terme pour des raisons constitutionnelles, le vote des députés intervenu hier devra être pris en compte par le Gouvernement. Dans le cas contraire, les Députés Socialistes disposent toujours de leur capacité à déposer une motion de censure.

La vie politique aura donc connu depuis quelques semaines une période riche en enseignements. Le groupe socialiste a démontré sa responsabilité en ne censurant pas à priori, en recherchant un compromis avec le Gouvernement à partir d’exigences finalement retenues pour la plupart d’entre elles. Le Premier Ministre s’est inscrit dans cette démarche au risque de perdre le soutien d’une partie de sa majorité relative. 

D’autres batailles politiques sont à venir. En priorité, il s’agit de dénoncer avec force les dangers que fait peser l’extrême-droite sur la Démocratie et sur la République. Là encore, les Socialistes se devront d’être à la pointe du combat.