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lundi 17 novembre 2025

Préparer l’élection présidentielle

Ce week-end, les responsables de la Gauche de gouvernement se sont réunis en deux lieux différents : Cergy-Pontoise autour de Bernard CAZENEUVE, Raphaël GLUCKSMANN et François HOLLANDE ; Trappes avec Olivier FAURE et les représentants des écologistes et de quelques autres organisations assez peu représentatives. Il s’agissait, dans les deux cas, de préparer l’élection présidentielle de 2027 si elle a bien lieu à l’échéance constitutionnelle fixée pour l’actuel Président de la République.

Les thèses défendues sont en apparence contradictoires mais ce n’est pas ce qu’il faut retenir. Le plus important c’est que la Gauche responsable se mette en situation d’alternance possible après les dix années de libéralisme économique et d’injustices sociales de la macronie. Le plus important, c’est également de faire barrage à l’extrême-droite porteuse de grands risques pour la Démocratie et pour la République. Le plus important enfin c’est de démontrer que l’avenir de la Gauche ne passe pas par les Insoumis de Jean-Luc MÉLENCHON. D’ailleurs, sont-ils de Gauche ? Evidemment non, au sens que l’on peut donner à ce mot porteur de libertés, de solidarité, de fraternité. Mais c’est un autre débat.

Pour l’heure, ce qui importe c’est de créer les conditions d’une bataille électorale gagnante. La condition première en est assurément le rassemblement de la Gauche qui devra proposer à nos concitoyens un projet et un programme réaliste et responsable. Si cette condition est remplie, celui ou celle qui le portera devra être la personne ayant le plus de chance d’être présente au second tour.

Car là est le véritable challenge : être présent au second tour pour affronter la ou le représentant(e) de l’extrême-droite lepéniste. Est-ce qu’une « primaire » est la meilleure formule pour désigner la ou le candidat(e) ? Cela est loin d’être évident. Ce système de désignation importé des Etats-Unis où il est pratiqué depuis un siècle (1920), n’est pas adapté à la sociologie politique française. Dans notre pays, les partis politiques sont reconnus dans notre Constitution, dès l’article 4, comme étant les acteurs de l’expression des suffrages. C’est bien à eux que revient l’initiative de désigner les candidats. 

Le recours à une « primaire » a été utilisé en 2007 avec Ségolène ROYAL, en 2012 avec François HOLLANDE, en 2017 avec Benoît HAMON. Ce n’est pas la « primaire » qui a permis de gagner l’élection. Au contraire et le dernier exemple en est l’illustration. A l’inverse, le rassemblement autour de François HOLLANDE, ses compétences indéniables auront permis le succès de 2012.

Sans citer les noms des prétendants (ils sont nombreux, soit auto-désignés, soit potentiels…), posons-nous la question : qui est en capacité d’être présent au second tour ? Ils ou elles sont peu nombreux(ses) à être en situation de défendre les propositions d’une gauche rassemblée au premier tour, d’abord, au second tour ensuite si ce cap est franchi. Il faut « un costume » que beaucoup ne pourraient pas porter.