Dès le lendemain d’une élection présidentielle, on évoque déjà la suivante qui n’interviendra pourtant, en théorie, que 5 ans plus tard. Dans une Démocratie, c’est normal que les responsables politiques préparent les échéances électorales et, en particulier, celle du Chef de l’Etat. En effet, la Constitution de 1958 donne des pouvoirs importants au Président de la République et la pratique, le Général DE GAULLE ayant donné l’exemple, a amené ses successeurs à se positionner en initiateur de la politique du pays. Cette situation est quelque peu remise en question depuis 2022 et, plus encore depuis 2024, l’Assemblée Nationale n’ayant pas en son sein de majorité pour soutenir un gouvernement.
Cela repose le problème des pouvoirs du Parlement et, de façon connexe, du mode de désignation des députés. Sans aller jusqu’à une VIème République comme le préconisent certains qui font de la rupture leur seule ligne de conduite, il faudra assurément mettre nos institutions en cohérence avec un contexte différent de celui qui prévalait il y a 67 ans.
Pour l’heure, jour après jour, des candidatures se déclarent implicitement ou clairement. Au final, la Droite aura sûrement plusieurs candidats. Il n’est pas impossible cependant qu’elle ait la sagesse de s’accorder pour soutenir celui ou celle qui lui permettrait de revenir sur le devant de la scène politique. L’extrême-droite attend son heure, se satisfaisant de l’audience de plus en plus grande qu’elle recueille en France et ailleurs dans le monde. Cela fait peser une menace sur la Démocratie et sur les libertés qui devrait susciter des réactions beaucoup plus fortes de la part des adversaires du fascisme, de la xénophobie et du racisme. La dualité qui s’instaure au sein du RN entre deux candidats potentiels devrait contribuer à l’affaiblissement de cette idéologie néfaste.
La Gauche n’est pas en reste dans cet affichage de candidatures qui va durer encore quelques mois. L’Histoire ne se répète pas mais, dans ce cas présent, elle doit servir de base à la réflexion. En 2002, Lionel JOSPIN, bien qu’arrivé en tête des différents candidats de gauche et d’extrême-gauche (il y en avait 8) était éliminé pour le second tour, arrivant en 3ème position. Faut-il rappeler les résultats catastrophiques obtenus par les candidats socialistes en 2017 et 2022 ? N’ayons pas cette cruauté mais enjoignons aux responsables d’aujourd’hui d’en tirer toutes les leçons.
L’équation est simple à résoudre : il faut passer le cap du 1er tour et être présent pour le second. Pour y parvenir, il est évident qu’il faut une candidature de rassemblement, acceptée par toutes les sensibilités de gauche qui ont envie de rétablir la justice sociale et de défendre la Démocratie et les libertés.
C’est donc bien à la question « qui peut être présent au second tour » qu’il convient de répondre. Des noms sont avancés, certains apportent des propositions, leur vision pour la France. Cela ne suffira pas. Il faudra y ajouter une connaissance du fonctionnement de nos institutions et une expérience de l’action politique nationale et internationale.
Un tel profil existe. La sagesse et l’esprit de responsabilité devraient permettre sa promotion.