Ce 29 mai est une date anniversaire d’un évènement dont les conséquences se font ressentir encore vingt ans après. C’est en effet le 29 mai 2005 qu’une majorité de Français a rejeté la proposition d’une Constitution européenne comme il est convenu de dénommer ce traité. Il s’agissait alors de fixer un cadre juridique dans le but de développer la construction européenne dans le respect de son histoire mais avec une vision d’avenir qui aurait assurément permis de résoudre quelques problèmes de fonctionnement des institutions européennes.
La victoire du « non » en France, ce jour-là, a retardé de plusieurs années l’organisation d’un espace politique, économique, social appelé Union Européenne. Pour être passée de six pays en 1957 à vingt-sept Etats-nations au début des années 2000, l’U.E. avait besoin d’un type d’organisation politique qui engage un processus de fédéralisme. L’élargissement au pays du bloc de l’Est devenus pleinement indépendants après la chute de l’URSS était une bonne chose. Il eut fallu, cependant, que leur adhésion entraîne un engagement complet dans la définition et la mise en œuvre de politiques européennes. Cela s’est fait pour la monnaie avec la création de l’Euro en 1999. Il eut fallu qu’il en fut de même pour la défense ou la protection sociale. Malheureusement, les nationalistes ont fait leur œuvre destructrice et amené certains membres à bloquer la construction européenne.
C’est la première conséquence de cette décision du 29 mai 2005. Il en est une autre, franco-française, qui a affaibli la Gauche dans le nécessaire rassemblement de ses composantes. Dans le débat relatif au traité constitutionnel européen, les Socialistes se sont divisés. François MITTERRAND, durant ses deux septennats, a beaucoup œuvré en faveur de la construction européenne. Cela n’a pas empêché certains de ses proches, Laurent FABIUS par exemple, à défendre le non au référendum. Un autre personnage a montré alors son vrai visage : Jean-Luc MÉLENCHON. Il a quitté le PS trois ans plus tard, créé le parti de gauche qui deviendra Les Insoumis. Il a déclaré une guerre ouverte au Parti Socialiste et bénéficié d’un soutien populaire qui lui a permis d’obtenir le résultat que l’on connaît à l’élection présidentielle de 2017 et, plus encore, à celle de 2022. On ne réécrit pas l’Histoire mais on peut néanmoins imaginer que l’adoption du traité constitutionnel européen, il y a vingt ans, aurait permis une autre approche des problèmes politiques.
Au plan européen, c’est la mise en œuvre d’une Europe à deux vitesses pour que les Etats membres qui le souhaitent partagent des décisions politiques sans être soumis à la volonté nationaliste de quelques-uns, qui permettra d’avancer.
A Gauche, le Parti Socialiste doit réaffirmer sa volonté de rassemblement sur des bases claires telles que celles proposées par Nicolas MAYER-ROSSIGNOL. Le choix du Premier Secrétaire, le 5 juin prochain, sera l’occasion de préparer une nouvelle étape.