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lundi 25 janvier 2021

Je ne suis pas procureur !

Sa Suffisance a encore frappé. Jeudi dernier, à l’occasion d’un déplacement dans une université, le Président de la République s’en est pris une nouvelle fois aux Françaises et aux Français, en les accusant péjorativement d’être tous des procureurs menant « une traque incessante de l’erreur ». Voilà ce que sont les citoyens pour Monsieur MACRON qui oublie que leurs critiques sont leurs exigences et que cette « traque » s’appelle la responsabilité.

Le côté ridicule du propos apparaît immédiatement : on peut difficilement accuser les nourrissons, les enfants, même les adolescents, de requérir une peine contre le Chef de l’Etat. Or ils font partie des 66 millions de personnes visées par les propos de Monsieur MACRON. 

Ensuite, utiliser ce vocable avec une connotation négative ce n’est pas respectueux pour les 2000 procureurs de la République qui exercent, au nom de l’Etat, dans les tribunaux, pour rappeler que le non-respect de la Loi peut entraîner des sanctions.

Enfin, et c’est, ce me semble, le plus grave, le Premier des Français conteste brutalement le droit fondamental et constitutionnel d’exprimer un avis différent en regard d’une décision de l’autorité.

A plusieurs reprises, depuis son élection en 2017, Monsieur MACRON s’est illustré par des propos à l’emporte-pièce pour, à chaque fois, s’en prendre à telle ou telle catégorie de Français. Un tel comportement est la conséquence d’une inexpérience dans l’action politique vue sous l’angle de la relation avec les citoyens. Cela ne s’apprend pas à l’ENA ni dans les banques.

Depuis quelques mois, l’Exécutif prévoit des dispositions législatives ou réglementaires qui remettent en question certains principes de notre Démocratie républicaine. La crise sanitaire, les menaces du terrorisme, les attaques contre les policiers sont autant de prétextes pour s’en prendre à nos libertés, individuelles et collectives.

Cette politique n’est pas le fruit du hasard. Elle découle de l’objectif de recueillir, en 2022, les voix d’électrices et d’électeurs demandeurs d’ordre et de sécurité, quels qu’en soient les moyens. 

Nous ne sommes pas en janvier 1793 lorsque la République, proclamée quelques mois plus tôt, déclara « la patrie est en danger ». Nous sommes 228 ans plus tard et plusieurs voix s’élèvent pour s’inquiéter, n’hésitant pas à dire que « la République est en danger ».

Ne soyons pas alarmistes. Clamons haut et fort notre attachement indéfectible à nos valeurs républicaines. Restons vigilants et dénonçons toutes les attaques dont elles pourraient faire l’objet.