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lundi 23 novembre 2020

Urgence

Une nouvelle fois depuis le déclenchement de la pandémie du COVID, au début de cette année, la France est suspendue à la parole de l’oracle. On attend l’intervention du Président de la République demain. Je devrais dire le « show » car on est davantage dans la politique spectacle que dans ce qu’on attend du premier responsable politique de notre pays.

Je sais bien, et je le regrette, que depuis 1958, l’esprit de notre Constitution a évolué au point de conférer au Chef de l’Etat un rôle prépondérant dans l’action politique de la France. La crise sanitaire aura renforcé la confusion des genres au sein de l’Exécutif. Le Président de la République n’est pas le Premier Ministre et réciproquement.

Il faut reconnaître qu’au sein de ce duo, les rôles sont bien répartis : à l’un revient l’annonce de tout ce qui déplait aux Français, confinement, limitation des libertés ; à l’autre les « bonnes nouvelles » car c’est ce que les commentateurs nous prédisent des propos présidentiels.

Cette confusion a une conséquence : la côte de popularité de l’un, Monsieur CASTEX, dégringole pendant que celle de l’autre, Monsieur MACRON, est en hausse. Cette stratégie est évidemment délibérée de la part de celui qui n’a d’autre objectif, pour l’heure, que de se faire réélire en 2022.

Or, l’élection présidentielle à venir ne constituera pas un palmarès d’appréciations sur la gestion, bonne ou mauvaise, de la crise sanitaire. Ce sera d’abord l’occasion pour les Français de dire ce qu’ils pensent de la politique du Gouvernement et du Chef de l’Etat depuis 2017. De ce point de vue là, nul doute que le positionnement de la majorité actuelle en regard de la solidarité, de la justice sociale, de nos libertés, sera vraisemblablement dénoncé.

Cette élection permettra également et avant tout de fixer les orientations politiques pour les cinq années qui suivront. On sait par avance ce qu’il en sera si l’actuel Président est réélu : le libéralisme et le mondialisme continueront d’être la référence. Il y aura même sûrement un renforcement de cette ligne puisqu’à l’issue de ce nouveau quinquennat, la question de la réélection ne se posera pas.

On peut imaginer, par comparaison avec ce que l’on a connu dans un passé encore récent, ce qui se produirait si la Droite « classique » redevenait majoritaire.

C’est dire la très grande responsabilité de la Gauche et de ses différentes composantes qui ont envie de gouverner la France. Pour ce faire, on voit bien que la première urgence est de définir les grands axes d’une action gouvernementale responsable qui garantirait la justice sociale, la protection de notre environnement, la défense de nos libertés et de la Démocratie, le développement économique.

Vaste programme dira-t-on. Assurément. C’est pourquoi il faut s’y atteler le plus vite possible. Il y a urgence.