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vendredi 13 novembre 2020

Un Gouvernement confiné

« Les Français sont des veaux » déclarait le Général de Gaulle en 1940 après la signature de l’armistice entre la France de Pétain et l’Allemagne nazie.

Aujourd’hui, le Gouvernement nous prend pour des « canassons » : « Ce n’est pas le moment de desserrer la bride » déclarait le Premier Ministre au journal Le Monde. Comme si les Français n’étaient pas capables de comprendre la situation sanitaire et ses conséquences et qu’il fallait d’abord les contraindre. Encore faudrait-il qu’on leur explique et, surtout, que l’Exécutif ne s’enferme pas dans le secret qui est tout aussi pesant que la pandémie elle-même.

Conseil Scientifique, Conseil de Défense sont aujourd’hui, pour le pouvoir, les lieux de référence. Les Parlementaires représentant le peuple, les élus locaux en contact direct avec leurs concitoyens ne sont pas considérés comme ils le devraient.

Le énième « show » télévisé auquel on a eu droit ce jeudi soir n’a pas rempli la mission première qui devrait être la sienne : rassurer l’opinion. Au lieu de cela on a entendu des catalogues successifs de mesures mises en œuvre. Heureusement il y en a. Ce qu’il faut regretter, c’est qu’elles le soient de manière autoritaires et à partir d’une approche essentiellement administrative et technocratique.

« La critique est facile mais l’art est difficile ». J’en conviens. Mais le Gouvernement ne veut pas gérer cette situation exceptionnelle en s’entourant d’avis que pourraient formuler des responsables politiques et économiques et des acteurs sociaux. S’il le faisait, il recueillerait des informations et des suggestions dont il se prive en restant « confiné » dans ses certitudes.

Interrogé sur la méthode peu démocratique utilisée par l’Exécutif, le Premier Ministre s’est retranché derrière le principe de séparation des pouvoirs. Il rappelle que le Législatif est là pour contrôler l’Exécutif oubliant d’admettre que les décisions prises en secret et imposées aux citoyens n’ont pas leur place dans une Démocratie.

D’aucuns voient déjà dans ce comportement les prémices d’une pratique autoritaire qui pourrait se reproduire dans les mois à venir, au moment des rendez-vous électoraux. Le Gouvernement, s’il considère ces craintes infondées, devrait rendre compte plus souvent de son action devant le Parlement et s’expliquer plus précisément si on le lui demande.

Au lieu de cela, il a choisi, comme le Président de la République de son côté, de se produire devant quelques journalistes et, surtout, devant les caméras pour donner l’impression qu’il maîtrise la situation.

Malheureusement, cela est loin d’être sûr.