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jeudi 1 octobre 2020

Séparatisme et République

Depuis quelques mois, et le Président de la République a lui-même ouvert le débat, on parle moins de communautarisme mais de séparatisme pour désigner cette doctrine déjà ancienne selon laquelle les lois religieuses seraient supérieures aux lois de la République.

Il y a plus d’un siècle, 115 ans exactement, en 1905, les Républicains d’alors avaient bien compris la volonté de certains de faire de la religion la référence pour organiser la société. Ce n’était pas nouveau et depuis la création des croyances monothéistes, leurs adeptes ont toujours prétendu diriger le monde à partir de leur religion. En France, la monarchie était de droit divin.

La loi de séparation des églises et de l’Etat, votée en 1905, a contribué a établir des règles selon lesquelles la croyance en un Dieu relevait strictement du domaine privé et ne devait pas interférer dans le domaine public.

Depuis lors, la société française (mais c’est vrai dans d’autres pays) a évolué dans sa composition. Nous ne sommes plus à l’époque ou le catholicisme était la référence quasi-unique des citoyens de notre pays. Au fil des années, d’autres religions, l’islam en particulier, ont occupé une place importante dans notre société. Des groupes d’individus se sont constitués et ont fait de leur croyance le facteur identitaire collectif.

Cela n’aurait pas d’importance si ces groupes ne prétendaient interférer en tant que tels dans le fonctionnement de nos institutions. On l’a constaté, il y a quelques semaines, au moment des élections municipales. Certains candidats ont appelé les électeurs à les soutenir sur la seule base de leur appartenance religieuse. Lorsque celle-ci est radicalisée, ce n’est pas acceptable dans notre Démocratie républicaine.

Il est donc urgent de préciser les choses. L’opinion dont une grande partie fait l’amalgame entre insécurité, terrorisme et appartenance à une religion, est dans l’attente d’une réaction du Gouvernement. Cela devrait prendre la forme d’un projet de loi. Nous en saurons davantage dans les tous prochains jours.

Il n’est pas possible d’exprimer un avis sur des dispositions que l’on ne connait pas.

On ne part pas de rien : la loi de 1905 qui parle de « séparation » sera au centre du débat politique. Quelles mesures nouvelles viendront-elles la compléter ou l’amender ? Le contenu du texte à venir justifiera un examen attentif et un débat approfondi. De ce débat, devra ressortir un renforcement du concept de laïcité indispensable au bon fonctionnement de nos institutions républicaines.