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lundi 25 mai 2020

Voter masqué !

C’est l’une des dernières trouvailles imaginées par l’Exécutif pour l’organisation du second tour des élections municipales.  Ce sera le 28 juin prochain nous annonce le Premier Ministre, mais…

Car il y a un « mais ». Il y en a même plusieurs.

Tout d’abord, il faudra que soit confirmée l’amélioration de la situation sanitaire du pays. Le fameux Conseil scientifique rendra son avis 15 jours avant la date fixée. Cela revient à dire : organisez l’élection, que les candidats fassent campagne auprès des électrices et des électeurs, désignez les présidents de bureau de vote et leurs assesseurs, mais… cela ne servira peut-être à rien.

Candidats, faites campagne, procédez à d’éventuelles fusions des listes du premier tour si des accords sont conclus, mais… cela ne servira peut-être à rien.

« On pourra voter par correspondance » puis, « non, il n’en est pas question » nous précise le Ministre de l’Intérieur.

Heureusement, car on n’imagine mal que l’on puisse changer la règle entre les deux tours qui sont indissociables l’un de l’autre et contribuent ensemble à la même élection.

Il y aura donc (peut-être) un vote mais… les électrices et les électeurs devront se présenter masqués, dans leur bureau de vote où ils seront accueillis par des personnes masquées. Le masque deviendra ainsi un élément déterminant de l’expression démocratique des citoyens.

Le Gouvernement n’arrête pas là sa démonstration de grande imagination. Le « Ségur de la santé » est lancé. Rien à voir avec la Comtesse du même nom, ou les « Mémoires d’un âne », l’un de ses romans. C’est avenue de Ségur, siège du Ministère de la Santé, que le Gouvernement va « concerter ».

Car on va organiser d’abord la concertation ! Comme si la crise sanitaire dans laquelle nous sommes encore plongés n’avait pas suffi à informer les responsables politiques de l’insuffisance de moyens du service public de la santé. On ne remerciera jamais assez les personnels soignants dans les hôpitaux pour tout ce qu’ils ont fait pour les patients qu’ils ont traités, malgré les difficultés de fonctionnement, elles, bien identifiées.

L’effet d’annonce est à nouveau utilisé pour laisser croire que l’on s’occupe du problème. La réalité, c’est qu’on verra plus tard.

Certains me reprocheront d’être sévère à l’encontre du pouvoir en place. Comment ne pas l’être quand on apprend que Monsieur MACRON préfère recueillir l’avis de Monsieur SARKOZY, son interlocuteur privilégié, de Philippe DE VILLIERS ou de Jean-Marie BIGARD dont la vulgarité de son expression « artistique » n’est plus à démontrer.

Les princes qui nous gouvernent ne sont pas masqués : c’est à visage découvert qu’ils continuent à mettre à mal la Démocratie et la Justice Sociale.