Réagissez !

jeudi 26 mars 2020

Réfléchir à l’après

Un virus inconnu s’est abattu sur le monde entier et la vie politique, économique, sociale, culturelle en est complètement chamboulée.

Cette situation nous oblige à constater que l’intelligence de l’Homme ne permet pas de tout prévoir, de tout résoudre, sauf avec le temps.

Les Gouvernements de tous les pays agissent avec plus ou moins de détermination. Celui de Grande-Bretagne, pays proche de nous géographiquement, a fait d’abord preuve de légèreté en regard de la progression de l’épidémie. Finalement, des mesures de confinement ont été mises en œuvre.

En France, l’Exécutif a fait face, même si la transparence et la clarté n’ont pas toujours été respectées. Cela a eu pour conséquence de créer un sentiment d’inquiétude, d’angoisse parfois, de peur très souvent.

Le Président de la République s’est adressé et s’adressera encore à l’opinion, de façon très solennelle. C’est ce que l’on attend du premier responsable politique de notre pays.

Cela étant, comme l’a fait remarquer Olivier FAURE, Premier Secrétaire du PS, les déclarations incantatoires ne suffisent pas. « Il y a un décalage entre les mots et les actes ». Il faut des moyens que les acteurs de notre système de santé publique réclament en vain depuis des mois, voire des années.

Il en faut aussi pour éviter qu’une crise économique vienne rendre encore plus dramatique les ravages du coronavirus. Là encore, le Chef de l’Etat et son gouvernement sont sur le pont et les annonces rassurantes se succèdent.

Mais dans ce domaine, celui de l’économie, la France n’est pas seule. L’Europe doit jouer son rôle de solidarité entre les Etats membres, comme l’ont voulu ses pères fondateurs. Si des Chefs d’Etat ou de Gouvernement s’y refusaient, il faudrait sérieusement s’interroger, une fois l’épidémie jugulée, sur leur place au sein de l’Union Européenne.

Le Parlement a autorisé le Gouvernement à légiférer par ordonnance. Cela se comprend. Mais cela ne doit pas remettre en cause le fonctionnement institutionnel de notre pays. « Même en temps de guerre, CLEMENCEAU ou CHURCHILL étaient tous les jours devant le Parlement » a rappelé Olivier FAURE dans sa lettre adressée au Président de la République le 22 mars dernier. Il est indispensable que nos représentants, Députés et Sénateurs, contrôlent en permanence les initiatives de l’Exécutif.

En d’autres termes, et au-delà de sa dimension sanitaire des plus préoccupante, la situation dans laquelle nous sommes plongés devra permettre une prise de conscience collective sur bien des sujets. Ce sera la mission première des responsables politiques que d’y contribuer.