L’Exécutif,
après l’avoir annoncé il y a quelques mois, le 25 avril dernier, en réponse au
mouvement des « gilets jaunes », a installé une assemblée chargée de
débattre et de faire des propositions pour résoudre nos problèmes d’environnement.
Ce
serait une bonne idée si ce même exécutif utilisait les institutions et les
corps intermédiaires, élus locaux, organisations syndicales et associatives. Il
n’en est rien et, dans sa logique de verticalité, le Président de la République
choisit de créer une nouvelle instance : une convention citoyenne pour le
climat.
Les
membres de cette assemblée ont été tirés au sort. Cette pratique est contraire
aux principes démocratiques qui régissent nos institutions, même si les 150
personnes qui se réuniront à plusieurs reprises pendant quelques mois n’auront
pas un rôle décisionnel. De plus, leurs conclusions ne seront pas forcément
représentatives de la volonté de la majorité du peuple.
On a
tout dit sur le véritable objectif du Chef de l’Etat : donner le sentiment
qu’il se préoccupe de l’avenir de la planète, mettre en place un dispositif de
pseudo-démocratie directe, système auquel sont sensibles quelques-uns de nos
concitoyens « écolo-gauchistes » pour, in fine, ne rien faire ou
presque. Pendant ce temps-là, les préoccupations de l’opinion auront changé et
le sujet aura perdu son acuité.
On
s’interroge : pourquoi ne pas avoir utilisé une telle forme de
concertation sur les retraites, l’immigration ou la PMA pour toutes ? On
mesure aisément les dérives qui auraient pu s’ensuivre.
Ce qui
est le plus condamnable dans la démarche, c’est d’ignorer celles et ceux qui,
en toute légitimité, seraient à même de donner un avis autorisé sur le sujet, à
charge pour les décideurs (Parlement et Gouvernement) de s’en inspirer ou non.
Même si
cette pratique du tirage au sort a été utilisée dans le pays où naquit la
Démocratie, la Grèce antique, son caractère aléatoire ne garantit pas la
représentativité des personnes ainsi « élues » par le sort. Elle
permet tous les abus. C’est le vote de chaque citoyen qui assure la désignation
des représentants de la société considérée.
Il est
trop tôt pour analyser ce qui sortira de ce genre de débat et pour observer ce
qu’en tirera l’Exécutif. La vigilance s’imposera le moment venu.