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jeudi 10 octobre 2019

Tirage au sort


L’Exécutif, après l’avoir annoncé il y a quelques mois, le 25 avril dernier, en réponse au mouvement des « gilets jaunes », a installé une assemblée chargée de débattre et de faire des propositions pour résoudre nos problèmes d’environnement.

Ce serait une bonne idée si ce même exécutif utilisait les institutions et les corps intermédiaires, élus locaux, organisations syndicales et associatives. Il n’en est rien et, dans sa logique de verticalité, le Président de la République choisit de créer une nouvelle instance : une convention citoyenne pour le climat.

Les membres de cette assemblée ont été tirés au sort. Cette pratique est contraire aux principes démocratiques qui régissent nos institutions, même si les 150 personnes qui se réuniront à plusieurs reprises pendant quelques mois n’auront pas un rôle décisionnel. De plus, leurs conclusions ne seront pas forcément représentatives de la volonté de la majorité du peuple.

On a tout dit sur le véritable objectif du Chef de l’Etat : donner le sentiment qu’il se préoccupe de l’avenir de la planète, mettre en place un dispositif de pseudo-démocratie directe, système auquel sont sensibles quelques-uns de nos concitoyens « écolo-gauchistes » pour, in fine, ne rien faire ou presque. Pendant ce temps-là, les préoccupations de l’opinion auront changé et le sujet aura perdu son acuité.

On s’interroge : pourquoi ne pas avoir utilisé une telle forme de concertation sur les retraites, l’immigration ou la PMA pour toutes ? On mesure aisément les dérives qui auraient pu s’ensuivre.

Ce qui est le plus condamnable dans la démarche, c’est d’ignorer celles et ceux qui, en toute légitimité, seraient à même de donner un avis autorisé sur le sujet, à charge pour les décideurs (Parlement et Gouvernement) de s’en inspirer ou non.

Même si cette pratique du tirage au sort a été utilisée dans le pays où naquit la Démocratie, la Grèce antique, son caractère aléatoire ne garantit pas la représentativité des personnes ainsi « élues » par le sort. Elle permet tous les abus. C’est le vote de chaque citoyen qui assure la désignation des représentants de la société considérée.

Il est trop tôt pour analyser ce qui sortira de ce genre de débat et pour observer ce qu’en tirera l’Exécutif. La vigilance s’imposera le moment venu.