Les
religions monothéistes sont bien ancrées dans nos sociétés et cela depuis des
siècles. Le pluralisme des dieux de référence, pour les croyants des trois religions
du Livre (chrétienne, musulmane, juive) devrait les interpeler.
Est-ce
qu’il y en a plusieurs et alors, quel est le bon ?
Est-ce
qu’il n'y en a qu’un seul et alors, pourquoi les « docteurs de la loi »
(des lois ?) religieuse n’ont-ils pas trouvé une doctrine de référence unique ?
L’Histoire
nous rappelle les nombreuses exactions, guerres, massacres commis au fil du
temps par telle ou telle religion à l’encontre des croyants d’une autre.
La
vie collective est marquée par l’omniprésence des croyances dans le
fonctionnement institutionnel de certains pays : on récite la prière à
l’ouverture de chaque réunion dans quelques Parlements, la monnaie des
Etats-Unis fait référence à Dieu sur ses billets de banque.
En
France, le problème a été traité dès le début du 20ème siècle et la
loi de 1905 instaurant la laïcité est, aujourd’hui encore, la référence qui
fixe les limites de l’interférence entre les Eglises et l’Etat mais aussi garantit,
dès son article 1, la liberté de conscience. Tel était déjà le cas de l’article
9 de la Déclaration de 1789 et tel est encore le cas, désormais, de l’article 1
de la Constitution.
Cela
signifie que tout individu est libre de croire ou de ne pas croire sans qu’on
lui en fasse grief et, s’il croit, il choisit librement sa religion.
L’actualité
nous replonge dans ce débat de ce que j’ai appelé l’interférence : une
maman qui accompagne les enfants d’une école avec d’autres parents d’élèves et
des enseignants peut-elle arborer un signe ostentatoire de sa religion ?
La question étant posée, la réponse n’est pas évidente.
Les
enfants n’étaient pas dans une classe, lieu de neutralité par excellence. Ils
étaient dans un lieu public où, là comme ailleurs, ils verront autour d’eux des
personnes portant une croix autour du cou, une kippa ou un foulard sur la tête.
C’est le monde dans lequel nous vivons, croyants ou non-croyants.
Il
y a quelques années, les « laïcards » auraient dénoncé cette
situation en fonction d’un athéisme souvent outrancier.
Aujourd’hui,
c’est l’extrême-droite qui s’abrite derrière la laïcité pour ouvrir une
nouvelle « guerre de religion ». Pour les LE PEN, ZEMMOUR et
d’autres, les musulmans seraient les « infidèles » du 21ème
siècle qu’il faudrait chasser des terres chrétiennes.
C’est
inadmissible et contraire aux dispositions de la loi de 1905.
La
déclaration du Ministre de l’Education Nationale, « le voile n’est pas
souhaitable dans notre société », est tout autant inacceptable, surtout
venant de celui qui a en charge l’enseignement de nos enfants. Or, cet
enseignement doit accompagner l’éducation donnée dans la famille sur la
tolérance.
On
constate que sur cette question, le macronisme n’a pas de doctrine arrêtée. Les
prises de position sont contradictoires et Jupiter se tait.
Fort
heureusement, la laïcité reste toujours une valeur fondamentale de la
République.