Chaque
année, dans les derniers jours du mois d’août, les commentateurs nous annoncent
une rentrée sociale chargée ou agitée. Cette fois, ils ne se sont pas trompés.
Aujourd’hui,
ce sont les employés des transports parisiens qui sont en grève pour marquer
leur opposition aux mesures envisagées par le Gouvernement pour réformer leur
système de retraite.
Force
est de constater que nombreux sont les secteurs où les problèmes sont loin
d’être résolus. Les agents de la santé, les urgentistes notamment, de
l’éducation, des finances publiques expriment leurs insatisfactions.
Le
secteur privé n’est pas en reste. Même si le nombre de demandeurs d’emploi à
tendance à diminuer, (merci François HOLLANDE pour les dispositions engagées au
cours du précédent quinquennat), trop nombreux sont encore les salariés menacés
dans la pérennité de leur emploi.
J’évoquais
la grève des agents de la RATP qui souhaitent conserver leur régime particulier
de retraite. Le système universel proposé aujourd’hui pourrait être considéré
comme plus juste. Ce serait vrai s’il n’y avait pas l’intention de l’Exécutif
d’un nivellement par le bas.
Or
c’est ce qui transparaît à travers les arguments mis en avant par le
Gouvernement.
La
comparaison établie entre les conditions de travail d’un conducteur de bus ou
de métro à Paris qui seraient les mêmes que celles d’un agent exerçant la même
mission dans une ville de province est incontestable. Alors, pourquoi ne pas
faire bénéficier les salariés des transports publics de toute la France du même
régime que les parisiens ?
Il
ne faut pas perdre de vue que tous ces régimes dits « spéciaux » sont
le résultat de conquêtes sociales dans les secteurs concernés. Les remettre en
question est par définition une mesure réactionnaire.
J’entends
bien les explications qui circulent et qui justifieraient une nécessaire et
énième réforme des retraites. C’est vrai que l’on vit plus vieux, qu’il y a
moins de cotisants du fait du chômage, que des régimes particuliers sont en
grandes difficultés d’équilibre financier.
Tout
cela constitue une analyse d’une situation bien connue qui doit conduire à une
réforme. Mais une réforme, pour être acceptée par l’opinion, doit contribuer à
renforcer la justice sociale, pas à créer un retour en arrière.
Enfin, il
ne faut pas perdre de vue la dimension financière. Notre système de protection
sociale a un coût. C’est au financement de ce coût qu’il conviendrait
d’apporter des solutions. Or, les choix du « Président des riches »
n’ont pas jusqu’alors démontré une volonté politique concernant des recettes
fiscales réellement adaptées aux moyens des contribuables.
Cela
aussi doit faire partie du débat.