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vendredi 13 septembre 2019

Rentrée Sociale


Chaque année, dans les derniers jours du mois d’août, les commentateurs nous annoncent une rentrée sociale chargée ou agitée. Cette fois, ils ne se sont pas trompés.

Aujourd’hui, ce sont les employés des transports parisiens qui sont en grève pour marquer leur opposition aux mesures envisagées par le Gouvernement pour réformer leur système de retraite.

Force est de constater que nombreux sont les secteurs où les problèmes sont loin d’être résolus. Les agents de la santé, les urgentistes notamment, de l’éducation, des finances publiques expriment leurs insatisfactions.

Le secteur privé n’est pas en reste. Même si le nombre de demandeurs d’emploi à tendance à diminuer, (merci François HOLLANDE pour les dispositions engagées au cours du précédent quinquennat), trop nombreux sont encore les salariés menacés dans la pérennité de leur emploi.

J’évoquais la grève des agents de la RATP qui souhaitent conserver leur régime particulier de retraite. Le système universel proposé aujourd’hui pourrait être considéré comme plus juste. Ce serait vrai s’il n’y avait pas l’intention de l’Exécutif d’un nivellement par le bas.

Or c’est ce qui transparaît à travers les arguments mis en avant par le Gouvernement.

La comparaison établie entre les conditions de travail d’un conducteur de bus ou de métro à Paris qui seraient les mêmes que celles d’un agent exerçant la même mission dans une ville de province est incontestable. Alors, pourquoi ne pas faire bénéficier les salariés des transports publics de toute la France du même régime que les parisiens ?

Il ne faut pas perdre de vue que tous ces régimes dits « spéciaux » sont le résultat de conquêtes sociales dans les secteurs concernés. Les remettre en question est par définition une mesure réactionnaire.

J’entends bien les explications qui circulent et qui justifieraient une nécessaire et énième réforme des retraites. C’est vrai que l’on vit plus vieux, qu’il y a moins de cotisants du fait du chômage, que des régimes particuliers sont en grandes difficultés d’équilibre financier.

Tout cela constitue une analyse d’une situation bien connue qui doit conduire à une réforme. Mais une réforme, pour être acceptée par l’opinion, doit contribuer à renforcer la justice sociale, pas à créer un retour en arrière.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue la dimension financière. Notre système de protection sociale a un coût. C’est au financement de ce coût qu’il conviendrait d’apporter des solutions. Or, les choix du « Président des riches » n’ont pas jusqu’alors démontré une volonté politique concernant des recettes fiscales réellement adaptées aux moyens des contribuables.

Cela aussi doit faire partie du débat.