Réagissez !

jeudi 13 juin 2019

Attendre la fin de la pièce


Les amateurs de théâtre savent que l’acte I d’une pièce fixe le cadre, esquisse les grandes lignes de l’intrigue qui se dénouera à la fin.

En politique, cette référence au théâtre est souvent utilisée. Il semble que le rideau soit tombé puisque le gouvernement nous a présenté hier ce que sera l’acte II de son action.

Les comédiens, comprenez les ministres et la majorité parlementaire, le premier rôle, comprenez le Premier Ministre, déclament leur texte imaginé, conçu et réalisé par le metteur en scène, comprenez le Président de la République.

On connaît donc le scénario qui a fait l’objet d’adaptation pour tenir compte de l’attente des spectateurs, comprenez l’opinion publique.

Là où le processus s’éloigne du théâtre c’est lorsque le premier rôle et le metteur en scène réclament la confiance des spectateurs dès la fin de l’acte I sans attendre le déroulement de toute la pièce.

Pour voter la confiance au gouvernement, il faut bien entendu avoir approuvé et avoir été satisfait de la politique menée depuis deux ans. Ce n’est pas mon cas et je n’aurais pas voté la confiance.

J’entends d’ici des voix s’élever pour dire que cette forme d’opposition n’est pas constructive. Cependant, il n’est pas possible d’avoir confiance en un gouvernement et un Président de la République qui s’éloignent autant de la justice sociale.

Dans ses propositions, le Premier Ministre n’a pas manqué de se référer à l’urgence écologique. Comment aurait-il pu en être autrement aux lendemains des élections européennes qui ont témoigné, en France et en Europe, de l’intérêt majeur des citoyens à l’égard de ce sujet ?

Si protéger la planète, lutter contre toutes les attaques à notre environnement, vouloir pour nos enfants des conditions de vie supportables, c’est être écologiste, je suis écologiste, sans pour autant tomber dans le travers du tout ou rien.

En effet, des décisions politiques, nationales et internationales, doivent rapidement être prises pour enrayer cette espèce de course vers l’apocalypse dans laquelle nous ont entraîné le capitalisme et sa forme moderne, le libéralisme mondialiste. Mais il importe tout autant de garantir aux citoyens la solidarité, le progrès économique facteur de progrès social, les libertés individuelles et collectives, la Démocratie, la République.

C’est, depuis plus d’un siècle, le combat des Socialistes. Ce n’est pas, depuis deux ans, ce qui inspire le Gouvernement.

Y aura-t-il changement, infléchissement ? La traduction concrète des mesures annoncées nous éclairera sur ce point.