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jeudi 30 mai 2019

Liberté d’expression


Assisterait-on à une remise en question du grand principe de liberté qui figure dans notre devise républicaine ? Cette question doit être posée quand on constate une intervention méthodique et déterminée d’un service de police, la DGSI, pour impressionner, inquiéter des journalistes qui remplissent leur mission, celle d’informer les citoyens.

Notre Démocratie, notre République trouvent leurs fondements dans le vote des électeurs. Ceux-ci doivent être parfaitement informés de l’action, des projets menés, en leur nom, par les responsables politiques.

Lorsque ces mêmes responsables utilisent les moyens dont ils disposent, en l’occurrence les services de renseignement, pour tenter de faire obstruction à l’information, on ne peut qu’être inquiet.

C’est cependant ce à quoi on assiste ces derniers jours, en France, à partir d’une volonté politique, celle du Gouvernement et du Chef de l’Etat. Car une administration, même celle chargé du renseignement, n’obéit qu’à sa hiérarchie, elle-même émanation de l’Exécutif.

A travers cette procédure d’interrogatoire d’une journaliste du journal Le Monde, c’est l’affaire BENALLA que l’on voudrait enterrer, ou, en tout cas, retirer du devant de l’actualité.

« Comparaison n’est pas raison », certes. Ce contexte rappelle cependant le maccarthysme aux Etats-Unis, au début des années 50. La « peur rouge », comme elle fut dénommée, fut une véritable chasse aux sorcières pour réprimer ceux qui s’opposaient et qui étaient soupçonnés d’être subversifs.

Nous n’en sommes pas là en France, même si ce que nous observons ressemble fort aux prémices de la situation vécue en Amérique, entre 1950 et 1954.

« Qu’ils viennent me chercher » clamait Monsieur MACRON devant ses affidés en juillet 2018. C’est ce que fait la presse en donnant de l’affaire BENALLA des détails troublants.

S’il ne s’agit que d’un voyou qui a réussi à s’infiltrer au plus haut niveau des institutions, qu’il soit jugé pour ses actes et condamné s’il est coupable.

Si ce personnage s’est livré à des opérations suspectes ou a entretenu des relations équivoques, il importe de le savoir. On ne peut que féliciter les médias quand ils investiguent et nous livrent ce qu’ils découvrent.

Le pasteur Martin NIEMÖLLER a dénoncé la lâcheté des intellectuels allemands devant la montée du nazisme : « Quand ils sont venus chercher les juifs… je n’ai rien dit ».

Il importe aujourd’hui, en France, que nombreux soient celles et ceux qui rappelleront leur attachement indéfectible à la liberté d’expression, à la Liberté, tout simplement.