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lundi 25 février 2019

Vigilance


J’entends bien les propos du Président de la République, au salon de l’agriculture, sur l’Europe ou sur l’environnement. Ces propos peuvent séduire sinon convaincre si on les prend au premier degré, en les déconnectant de la réalité de l’exercice du pouvoir par l’actuel Chef de l’État.

J’entends bien les commentaires élogieux sur la « performance marathonienne » du temps de présence de Monsieur MACRON à ce même salon de l’agriculture. Pour faire quoi, pour dire quoi, pour décider quoi ?

En réalité il s’est agi d’occuper le terrain médiatique pour faire oublier le reste.

J’observe bien les sondages publiés ces jours-ci qui font apparaître une remontée de la cote de popularité de Jupiter. Malheureusement pour la France et les Français, cela ne change en rien le contenu de la politique libérale et antisociale du macronisme.

Cela ne change rien non plus dans la méthode de gouvernance de l’Exécutif.

Ainsi, après que les partenaires sociaux, syndicats et patronat, ont constaté leurs désaccords sur l’assurance-chômage, « sa Suffisance » n’a pas pu s’empêcher d’ironiser sur ce qu’il considère comme une incapacité pour les corps intermédiaires de régler les problèmes. Une fois n’est pas coutume : je ne peux qu’approuver le président du MEDEF lorsqu’il dénonce « la lâcheté de l’État qui fixe les règles et veut faire endosser les décisions par d’autres ».

Laurent BERGER, secrétaire général de la CFDT a eu raison de rappeler que « la démocratie sociale a prouvé son efficacité quand elle n’est pas soumise à des lettres de cadrage impossibles ».

On retrouve cette méthode autoritaire, directive, du Président de la République lorsqu’il se livre à ces longs monologues de plusieurs heures, à l’occasion du grand débat. Les naïfs ont pu croire qu’ils allaient être entendus. En réalité, comme pour les escargots, on laisse « dégorger » les insatisfactions mais on maintient les axes d’une politique à l’origine du mouvement social que la France traverse depuis plus de trois mois.

Le Premier Ministre n’est pas en reste : sa proposition de « contreparties » aux aides sociales relayée hier soir par la Ministre du Travail, a montré les limites de la volonté du gouvernement de mener une politique de véritable solidarité.

Une nouvelle fois, la Droite est coutumière du fait, on fait des boucs-émissaires des allocataires du RSA.

Le Gouvernement ferait mieux d’offrir à ces personnes des moyens de réinsertion et de formation en adéquation avec les demandes d’emplois non pourvues. Il y aurait aussi beaucoup à faire pour que les offres se rapprochent le plus possible du nombre des demandes en suscitant et en favorisant des créations d’emplois.

On le voit, il importe d’être vigilant et de ne pas se laisser leurrer par des comportements en contradiction avec la réalité de l’action.