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jeudi 21 février 2019

Il faut continuer


Militant socialiste, j’ai été particulièrement fier, mardi soir, que ce soit mon parti, par la voix d’Olivier FAURE, son Premier Secrétaire qui ait été à l’origine de ces grandes manifestations que la France a connues. Il s’agissait de dire non à l’antisémitisme et au racisme.

Il s’agissait aussi de démontrer qu’une importante partie du peuple, de toutes origines, de toutes opinions, était capable de se rassembler pour crier son indignation.

Il s’agissait enfin de faire entendre aux responsables politiques français et européens, l’attente de l’opinion.

Le Président de la République a annoncé hier soir la préparation d’un texte législatif afin de mieux lutter contre les propos racistes et antisémites diffusés par internet.

Il est en effet urgent que la loi soit précisée, et même durcie, pour condamner les utilisateurs de ce moyen moderne de communication qui diffusent des messages de haine et appellent à la violence. La législation sur la presse nécessite une adaptation, avec, bien entendu, toutes les précautions nécessaires pour garantir la liberté d’expression.

Monsieur MACRON a également évoqué l’antisionisme, « une des faces modernes de l’antisémitisme ». Cette double approche est fallacieuse et dangereuse.

Le sionisme est d’abord une idéologie politique. Le condamner en tant que tel, c’est restreindre la liberté d’expression dans une proportion qui n’est pas justifiée par l’ordre public. Il est à l’origine de la création de l’Etat d’Israël en 1948, ce qui fut une bonne chose.

Mais attention au risque des amalgames.

Je désapprouve la politique du gouvernement israélien. Cela ne signifie pas que je suis anti-israélien, et encore moins antisioniste.

Je désapprouve ce que fait Monsieur TRUMP aux Etats-Unis, Monsieur POUTINE en Russie ou Monsieur BOLSONARO au Brésil. Je refuse d’être catalogué comme adversaire de ces pays.

Dans l’hypothèse où cette théorie de confusion entre antisémitisme et antisionisme se retrouverait dans un texte officiel, il importera de défendre avec détermination le caractère fondamentalement différent de ces deux dénominations.

En France, c’est à la Justice qu’il appartient de condamner les auteurs de propos et d’actes antisémites et racistes. Elle doit le faire avec célérité. La procédure de flagrant délit le permet.

En Europe, notre pays doit jouer un rôle moteur pour que les Gouvernements des Etats membres affichent clairement des positions sans équivoque vis-à-vis de tous ces mouvements populistes avec leurs déviances fascistes ou néonazistes qui ressurgissent ici et là.

On connaît la dénonciation de la « bête immonde » par Bertolt BRECHT. Elle doit être la référence pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à la République.