Gilets « jaunes » aux ronds-points et dans les rues le
samedi, bonnets « rouges » en Bretagne en 2013, stylos
« rouges » dans nos écoles aujourd’hui, marches « vertes »
depuis quelques années pour défendre la planète, foulards « rouges »
hier, « black » blocs souvent présents dans les manifestations pour
casser : la couleur prend le pas sur les valeurs de base des
organisations.
Fort heureusement quelques couleurs gardent encore toutes leurs
valeurs symboliques : le bleu – blanc – rouge de notre République depuis
la Révolution Française demeure la référence première. Par ailleurs, le rouge
reste le symbole du mouvement ouvrier toujours porté par les organisations
syndicales, socialistes et communistes.
Rappelons au passage que la couleur « jaune » est liée à
l’histoire du syndicalisme. C’est en effet en 1899 qu’a été créé au Creusot, en
Saône et Loire, à l’initiative de l’employeur SCHNEIDER, un syndicat composé
d’ouvriers favorables au patron et dénommé « syndicat jaune ». Les
historiens sont partagés sur l’origine du mot. Toujours est-il que depuis plus
d’un siècle, il désigne ceux qui refusent la grève et l’affrontement avec le
patronat.
Aujourd’hui, cette couleur est devenue un élément de repérage en
même temps qu’elle signifie des revendications sociales très diverses et
parfois contradictoires.
Il est temps d’en revenir à des références idéologiques
indispensables pour toute société.
Les Socialistes sont plus que jamais attachés aux valeurs de la
République : Liberté, Égalité, Fraternité. J’y ajouterais, bien qu’elles
se trouvent dans les trois précédentes, la Solidarité et la Laïcité.
Est-ce appartenir à l’ancien monde que de les défendre avec
détermination ? Non, bien entendu et ce ne sont pas les
« ni-ni » macronistes qui les feront passer au second plan.
Le Parti Socialiste a une histoire que personne ne pourra faire
disparaître. C’est à partir de cette histoire qu’il s’est engagé dans une
reconquête du soutien de l’opinion.
Comme au début des années 70, il appelle au rassemblement des
forces de Gauche. Ceux qui s’y refusent aujourd’hui prennent une lourde
responsabilité. Leur entêtement s’ils persistent à défendre un « pré
carré » de petites dimensions contribuera à prolonger d’autant la
traversée du désert dont la Gauche souffre en ce moment.
Le Parti Socialiste ne revendique pas d’être le chef de file de ce
nouveau mouvement indispensable. Si HAMON, MÉLENCHON, JADOT ont compris que
c’est en se rassemblant que eux-mêmes seront renforcés, qu’ils proposent cette
Union de la Gauche, modèle 2019.
C’est, je le répète, non seulement nécessaire pour la Gauche
elle-même mais surtout pour la France et les Français qui ont besoin de repères
dans un paysage politique, coloré certes, mais très incertain quant à son
avenir.