Le remplacement de Gérard COLLOMB au Ministère de l’Intérieur
suscitera forcément des commentaires qu’il est prématuré de formuler tant que
ne sont pas connues les décisions du Président de la République. Pour l’heure, on
ne peut faire que des supputations dénuées de toute valeur rationnelle.
Y aura-t-il une démission du Premier Ministre entraînant un
remaniement plus important ? Qui entrera, qui sortira du
Gouvernement ? La ou les nominations seront-elles suivies d’une
déclaration de politique générale devant le Parlement et d’un vote de
confiance ? Quels changements d’orientation trouvera-t-on dans ce
discours ?
Toutes ces questions restent pour l’instant sans réponse.
Une chose est sûre : Monsieur MACRON fait la démonstration
qu’il est toujours « le maître des horloges » qu’il revendique d’être
depuis son élection et qu’il est bien celui qui décide.
Quand on sait l’importance du rôle exercé par le Ministre de
l’Intérieur en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme,
d’organisation de la présence de l’État sur les territoires, de relations avec
les collectivités territoriales, on ne peut que déplorer cette carence dans le
fonctionnement de nos institutions.
Certes, le Premier Ministre assure l’intérim. La charge de sa
fonction principale ne lui laisse pas le temps de s’occuper pleinement de notre
sécurité et de la bonne marche de l’État.
Il est évident que l’opinion attend avant tout que l’Exécutif
prenne en compte les aspirations profondes des Français.
Ces derniers en ont assez de se voir sermonnés, rabroués, insultés
même, par un Jupiter élu par surprise et dans les conditions que j’ai déjà
rappelées ici : 18,19 % des électeurs inscrits du premier tour de la
Présidentielle ont réellement approuvé les propositions du candidat MACRON. Ce
chiffre devrait d’ailleurs être revu à la baisse tant sont nombreux celles et
ceux qui, parmi les électeurs socialistes, n’ont pas soutenu le
« frondeur » qu’avait été Benoît HAMON et ont voté MACRON, par
défaut.
La dernière incartade verbale du Chef de l’État aura été de
stigmatiser les Français qui devraient se plaindre moins pour que la France se
porte autrement.
Or, les Français ont de bonnes raisons de se plaindre. Le Nouveau
Monde annoncé est loin d’apparaître. A l’inverse, les injustices sociales se
développent.
Est-ce qu’un remaniement gouvernemental peut changer quelque
chose ? Je ne le crois pas. C’est d’une autre politique dont la France a
besoin.