Se proclamer progressiste ne fait pas pour autant de ceux qui
déclament ce vocable des hommes et des femmes attachés au progrès social, au
progrès de la Démocratie, au progrès de la Liberté individuelle et collective.
C’est cependant ce qui semble être, depuis quelques jours, la
référence « idéologique » du macronisme.
« Je suis, nous sommes, dans le camp du progressisme »,
disent à qui veulent les entendre les tenants du « ni-ni » et du
« nouveau monde ».
En politique, il n’y a pas de brevet du progressisme. Il y a des
faits, des décisions, des comportements qui témoignent de l’engagement ou non
dans la transformation de la société libérale.
Cette dernière est davantage caractérisée par une pérennisation des
inégalités que par une volonté de partage de la richesse collective.
La théorie des « premiers de cordée » ou celle du « ruissellement »
illustrent parfaitement ce qu’est le macronisme. Elles n’entraînent pas la
société vers davantage de justice sociale.
La référence au progressisme est donc un leurre, une tromperie de
plus. Il suffit, pour s’en convaincre, de suivre le débat budgétaire à
l’Assemblée Nationale. Des Députés appartenant à la majorité présidentielle,
sans doute issus des rangs de la Gauche, proposent des amendements susceptibles
de donner une orientation davantage sociale.
Que fait le Gouvernement ? Il refuse ces amendements au
prétexte qu’ils mettraient en péril les équilibres économiques.
Dans un tout autre domaine, est-ce du progressisme que de renforcer
le lobby « Danone » au sein du gouvernement remanié ? Il y avait déjà la Ministre du travail,
Madame PENICAUD, ancienne directrice des ressources humaines chez… Danone. Il y
a désormais, en plus, Madame WARGON-STOLERU, Secrétaire d’État à
l’environnement, ancienne responsable de la communication du groupe… Danone.
Est-ce du progressisme que de nommer Directeur de Cabinet du
nouveau Ministre de l’Intérieur, Monsieur CASTANER, l’ancien directeur de
cabinet de Monsieur GUEANT, sarkozyste pur jus ?
Ces faits et de nombreux autres montrent bien que le progressisme à
la sauce Macron risque d’être très indigeste pour ceux qui penseraient s’en
régaler.