Tous les démocrates attachés aux libertés individuelles et
collectives poussent, sans doute, ce lundi matin, un soupir de
soulagement : l’extrême-droite suédoise n’a pas obtenu les résultats que
les sondages annonçaient.
Soulagement, certes, mais inquiétude et vigilance doivent plus que
jamais être les références des responsables politiques européens. Je parle,
bien entendu, de ceux pour qui l’Europe doit demeurer un lieu de tolérance en
même temps qu’une démocratie porteuse de ces valeurs fondamentales que sont la
solidarité et la liberté.
En effet, si les Suédois n’ont pas apporté leurs suffrages aux
nazillons qui se sont manifestés dans leur pays, les problèmes posés dans la
plupart des pays de l’Union n’ont pas encore été résolus par les instances
européennes et par les gouvernements des États membres.
Parmi ces problèmes, il en est deux qu’il me semble urgent de
régler : les inégalités sociales dont souffrent trop d’hommes et de femmes
et une gestion humaine des flux migratoires tels qu’on les subit en Europe
depuis quelques années.
L’arrivée en nombre de ces migrants a des causes bien connues. La
guerre, qu’elle soit civile entre des fractions d’un même peuple ou qu’elle
soit militaire, à l’initiative d’États totalitaires, entraîne des mouvements de
population, en nombre. Ces hommes, ces femmes, leurs enfants quittent leur pays
d’origine pensant trouver en Europe des conditions leur permettant de vivre
dans la paix.
Les évolutions climatiques et leurs conséquences économiques amènent
d’autres populations à se déplacer vers un monde qui leur paraît mieux
correspondre à ce qu’ils attendent.
Sur ces deux problèmes en particulier, il est évident que c’est au
niveau de l’O.N.U qu’il faut rechercher les solutions.
Ces arrivées de migrants, en très grand nombre, ont pour
conséquence de susciter un mouvement de rejet à leur encontre. Ce mouvement
constitue un terreau fertile aux thèses racistes et xénophobes de
l’extrême-droite dans de nombreux pays de l’Union.
Il est urgent de rédiger, à l’échelle européenne, une sorte de
« Déclaration de Principes » qui définirait des règles fondamentales
auxquelles les États membres ne pourraient déroger sauf à s’exclure d’eux-mêmes
de l’Union Européenne.
Deux références pourraient servir à l’élaboration de cette
déclaration. C’est d’abord celle que l’on attribue à Bertolt BRECHT, en
1941 : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête
immonde ».
C’est aussi celle formulée par SAINT-JUST pendant la Révolution
Française : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».