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jeudi 15 février 2018

Il faut cesser l'enfumage


« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». C’est Henri QUEUILLE, Président du Conseil et Ministre à différentes reprises entre 1945 et 1958 qui avait ainsi donné le sens de son action politique.

Aujourd’hui, c’est Monsieur MACRON qui a fait sienne cette formule. En effet, en Juillet 2017, deux mois après son élection, il déclarait qu’on ne verrait plus « personne dans la rue d’ici la fin de l’année ».

Comment ne pas adhérer à une telle ambition alors que dans toutes les grandes villes on rencontre de nombreux hommes et femmes sans toit.

L’objectif était affiché. Les tenants du nouveau monde étaient aux commandes de l’Etat. On allait voir ce qu’on allait voir.

Malheureusement, on a vu. Sept mois après l’annonce présidentielle, la situation n’a pas changé. Plusieurs ministres se sont pourtant employés, à travers des déclarations parfois époustouflantes, à faire croire que le processus de lutte contre ce phénomène était bien engagé.

C’est ainsi qu’un membre du Gouvernement, Monsieur DENORMANDIE, nous annonçait le 30 Janvier dernier « qu’une cinquantaine de SDF seulement dormaient dans les rues en Ile de France ».

Il y a quelques jours, Monsieur MACRON s’est exprimé devant une centaine de journalistes, mais, sans caméra, sans « tweet », et sans micro. Ce n’était donc pas une conférence de presse au sens habituel de cet exercice de démocratie auquel doit se livrer un responsable politique soucieux de transparence.

Dans son propos, le Président de la République a reconnu son échec. Dont acte.

Il faut cependant, sur la méthode, démonter la manœuvre.

On affiche une intention en Juillet mettant en œuvre l’effet d’annonce que suscitera ce genre de propos.

On semble être alors l’acteur principal de la lutte contre une inégalité flagrante, celle de ne pas avoir de logement décent.

On fait relayer cette annonce par des déclarations ministérielles bien ciblées.

Comme le problème, malheureusement, ne peut pas être réglé d’un coup de baguette magique, on organise une rencontre « spontanée » avec les médias. Cela permet de reconnaître l’échec du projet et de faire apparaître celui qui s’exprime comme paré d’une honnêteté politique indéniable.
                                           
Au passage, on en profite pour évoquer d’autres questions qui occupent le devant de la scène, ce qui a fait dire à un de ces journalistes que le Président s’occupe de tout. C’est bien Jupiter que les Français ont élu.

Une telle pratique de la relation avec l’opinion ne doit pas durer.

J’attends de voir chez ceux qui ont mission de nous informer, la dénonciation des méthodes d’enfumage du Chef de l’Etat.