Co-Président
de l’Institut Pierre MAUROY avec mon ami Michel THAUVIN qui fut longtemps un
précieux collaborateur de l’ancien Maire de Lille, ancien Premier Ministre,
nous avons organisé, ce jeudi, le quatrième colloque de l’IPM consacré cette
année à « Pierre MAUROY et le Parti Socialiste ».
Au-delà
du rappel, par différents intervenants qui ont accompagné Pierre MAUROY à un
moment ou à un autre de sa vie politique, le colloque aura permis de restituer
le rôle des Partis politiques, en général, et du Parti Socialiste en
particulier dans une démocratie comme la nôtre.
Dans
le « nouveau monde » que voudrait nous imposer le macronisme, les
partis n’auraient plus leur place. La pensée unique est devenue la règle
puisque le Gouvernement et le Président de la République ne cessent de nous rabâcher
qu’ils sont « et de droite et de gauche », qu’il n’y aurait plus, en
France, de Droite et de Gauche susceptibles de cliver la société.
Fort
heureusement, la réalité du quotidien vécue par les Français démontre le
contraire. Il y a une différence entre une politique de droite et une politique
de gauche et le Gouvernement, jusqu’à preuve du contraire, mène une politique
qui satisfait davantage les électeurs de droite que ceux de gauche.
Il
est vrai que les familles politiques, auxquelles on a affaire en France,
traversent une crise d’identité inédite. Cette situation n’est d’ailleurs pas
propre à la France seulement. On la rencontre dans d’autres pays européens.
Il
appartient à chacune de ces familles de résoudre ses problèmes à travers ses
militants et ses responsables.
La
majorité macroniste qui dirige la France aujourd’hui se situe à
« l’extrême-centre », rejetant aux extrêmes (droite et gauche) ses
opposants.
Ce
paysage politique, tel que le souhaite le Président de la République, ne
correspond pas à la réalité. A gauche, le Parti Socialiste, violemment mis à
mal par le score obtenu par le candidat qu’il soutenait à l’élection
présidentielle, est entré dans une phase de refondation. Il doit assumer le
départ de ceux qui, par opportunisme, l’ont quitté. Il doit, avec ceux qui sont
restés fidèles aux valeurs qu’il porte, retrouver l’intérêt des Français pour ses
propositions. Encore faudra-t-il qu’il les définisse et qu’il les présente.
Le
Congrès d’Avril prochain sera un moment important. Il conclura les quelques
mois de débats auxquels ont participé les militants socialistes. Il engagera
l’élaboration du projet de société qu’il proposera à nos concitoyens. Nous ne
partons pas de rien. Le progrès social constaté depuis quelques décennies est à
mettre à l’actif de la Gauche responsable et du Parti Socialiste.
Cela
contredit le positionnement de M. MACRON qui, à longueur de discours, tente
d’accréditer l’idée que rien ne s’était fait avant son élection.
Il
faudra du temps, de la patience, de la volonté, de la détermination pour être,
in fine, en situation à nouveau de changer la vie.
Cet
objectif fut celui de Pierre MAUROY pendant toute sa vie militante. Au Congrès
de l’Arche, en décembre 1991, il déclarait : « Notre affaire, c’est
de faire un autre monde, une autre société ».
En
2018, c’est plus que jamais notre affaire.