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lundi 2 octobre 2017

Défendons la Liberté



Les députés macronistes ne seront-ils pas accusés d’avoir été liberticides ? Ils courent ce risque en se préparant à voter des dispositions qui relèvent de l’état d’urgence pour les introduire dans notre droit commun.

On peut mettre cela sur le compte du manque d’expérience ou d’une certaine méconnaissance des grands principes du droit dans une Démocratie. Il n’empêche qu’en fixant, ainsi qu’ils s’y préparent, des règles menaçant les libertés individuelles de tout un chacun ou nos libertés collectives, ils s’inscrivent forcément dans une démarche d’atteinte à la liberté.

Or, la liberté est un de ces principes fondamentaux de notre République. Tous ceux qui en atténuent la portée sont forcément à ranger dans la catégorie des liberticides.

Je ne suis d’ailleurs pas seul à crier ainsi : attention ! De nombreuses voix s’élèvent depuis quelques semaines, avocats, magistrats, juristes, responsables politiques de gauche s’expriment pour souligner le danger que représente ce dispositif s’il devient la règle générale.

Je ne suis pas naïf au point de considérer que la menace permanente des actes terroristes qui pèse sur notre société ne justifie pas un contrôle strict de certaines personnes. Hier encore, c’était à Marseille et de trop nombreux morts sont à déplorer, conséquence d’actes odieux et lâches !

Faut-il pour autant instaurer un système permanent d’interventions policières qui ne seront pas contrôlées rigoureusement par l’autorité judiciaire ?

Non, bien sûr. Toutes celles et tous ceux qui sont attachés à notre système républicain et démocratique ne peuvent pas accepter cette évolution au prétexte que le Gouvernement et le Président de la République veulent montrer leur détermination à lutter contre le terrorisme. D’autres moyens peuvent être mis en œuvre sans que cela passe par les « coups de menton » du Ministre de l’Intérieur, ancien socialiste me direz-vous. Quand on abandonne sa famille politique, cela rend suspect l’attachement antérieur aux valeurs de cette famille.

François MITTERRAND, en 1976, préfaçait un ouvrage intitulé : Liberté, libertés. Il s’agissait de réflexions du Comité pour une charte des libertés animé par Robert BADINTER, à la demande de François MITTERRAND. On y trouve cette formule toujours d’actualité : « Sous prétexte de défendre la société par des moyens exceptionnels, certaines lois introduisent l’arbitraire et l’insécurité, c’est à dire un trouble plus important que celui qu’elles prétendent corriger ».

Mesdames, Messieurs les Députés macronistes, ne soyez pas liberticides.