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lundi 25 septembre 2017

Démocratie

Au lendemain des élections sénatoriales, mes sentiments sont partagés entre satisfaction et déception.

Je suis très satisfait que les Socialistes aient obtenu un nombre d’élus qui leur permet d’être le deuxième groupe de la Haute Assemblée. En contrepoint, j’aurais aimé que mes amis du Nord se retrouvent à trois élus plutôt que deux. C’est la conséquence du nombre élevé de listes, ce qui permet à celles ayant obtenu environ 400 voix d’avoir un élu alors qu’il en fallait au moins 532 pour avoir un siège, à la proportionnelle intégrale.

S’il est une priorité démocratique concernant le Sénat c’est bien de modifier ce mode de calcul.

Je suis très satisfait de constater que les macronistes qui prétendent incarner le « nouveau monde » aient essuyé un échec souligné par tous les commentateurs.

Je suis peiné quand je vois que les quelques nouveaux sénateurs macronistes élus ont d’abord eu la confiance du Parti Socialiste pour exercer des responsabilités électives avant de s’en éloigner pour des raisons qui leur appartiennent.

On parlera d’opportunisme ou de trahison. Qu’importe le qualificatif, l’attachement a des valeurs morales et politiques ne peut pas souffrir d’arrangements conjoncturels. Ce serait au détriment de la Démocratie.

Le contexte politique dans lequel vient d’avoir lieu ce scrutin sénatorial me préoccupe beaucoup.

Une session extraordinaire du Parlement vient de s’ouvrir pour permettre aux Députés de voter l’introduction dans le droit commun des mesures relevant de l’état d’urgence. Je crie : danger !

Abordant le sujet lorsqu’il était à New-York il y a quelques jours, le Président de la République a commis un lapsus. On dit souvent de ce genre de faute de langage qu’il est significatif et qu’il traduit donc la véritable pensée de son auteur. Ainsi, quand M. MACRON parle de la « suppression de l’état de droit » à la place de la « suppression de l’état d’urgence », on ne peut que se demander quel est son objectif.

Tous les véritables défenseurs des libertés  et de la Démocratie ont exprimé leur opposition à ce projet de loi. La majorité présidentielle à l’Assemblée Nationale compte trop d’hommes et de femmes non au fait de la chose publique pour qu’on ne soit pas inquiet du sort qui sera donné à ce projet.

Enfin, l’anarchiste Mélenchon, fidèle à ses déclarations tonitruantes, a déclaré que « la rue avait chassé les nazis ». C’est d’abord une erreur historique : la fin du nazisme a été provoqué par bien d’autres causes que des manifestations de rue.

C’est une faute politique que d’assimiler la résistance aux ordonnances à celle qui fut menée contre le nazisme.

Cela disqualifie l’auteur de tels propos qui ne doit en aucun cas être considéré comme le porte-parole de l’opposition.

Là encore, c’est l’attachement à des valeurs fondamentales qui doit être la base de la contestation. Ainsi, la Démocratie est respectée.