Au lendemain des élections sénatoriales, mes
sentiments sont partagés entre satisfaction et déception.
Je suis très satisfait que les Socialistes aient obtenu un nombre d’élus qui
leur permet d’être le deuxième groupe de la Haute Assemblée. En
contrepoint, j’aurais aimé que mes amis du Nord se retrouvent à trois élus
plutôt que deux. C’est la conséquence du nombre élevé de listes, ce qui permet
à celles ayant obtenu environ 400 voix d’avoir un élu alors qu’il en fallait au
moins 532 pour avoir un siège, à la proportionnelle intégrale.
S’il est une priorité démocratique concernant le Sénat c’est bien de modifier
ce mode de calcul.
Je suis très satisfait de constater que les macronistes qui prétendent incarner
le « nouveau monde » aient essuyé un échec souligné par tous les
commentateurs.
Je suis peiné quand je vois que les quelques nouveaux sénateurs macronistes
élus ont d’abord eu la confiance du Parti Socialiste pour exercer des
responsabilités électives avant de s’en éloigner pour des raisons qui leur
appartiennent.
On parlera d’opportunisme ou de trahison. Qu’importe le qualificatif,
l’attachement a des valeurs morales et politiques ne peut pas souffrir
d’arrangements conjoncturels. Ce serait au détriment de la Démocratie.
Le contexte politique dans lequel vient d’avoir lieu ce scrutin sénatorial me
préoccupe beaucoup.
Une session extraordinaire du Parlement vient de s’ouvrir pour permettre aux
Députés de voter l’introduction dans le droit commun des mesures relevant de
l’état d’urgence. Je crie : danger !
Abordant le sujet lorsqu’il était à New-York il y a quelques jours, le
Président de la République a commis un lapsus. On dit souvent de ce genre de
faute de langage qu’il est significatif et qu’il traduit donc la véritable
pensée de son auteur. Ainsi, quand M. MACRON parle de la « suppression de
l’état de droit » à la place de la « suppression de l’état
d’urgence », on ne peut que se demander quel est son objectif.
Tous les véritables défenseurs des libertés et de la Démocratie ont exprimé leur
opposition à ce projet de loi. La majorité présidentielle à l’Assemblée
Nationale compte trop d’hommes et de femmes non au fait de la chose publique
pour qu’on ne soit pas inquiet du sort qui sera donné à ce projet.
Enfin, l’anarchiste Mélenchon, fidèle à ses déclarations tonitruantes, a
déclaré que « la rue avait chassé les nazis ». C’est d’abord une
erreur historique : la fin du nazisme a été provoqué par bien d’autres
causes que des manifestations de rue.
C’est une faute politique que d’assimiler la résistance aux ordonnances à celle
qui fut menée contre le nazisme.
Cela disqualifie l’auteur de tels propos qui ne doit en aucun cas être
considéré comme le porte-parole de l’opposition.
Là encore, c’est l’attachement à des valeurs fondamentales qui doit être la
base de la
contestation. Ainsi , la Démocratie est respectée.