Quelques
heures nous séparent encore de la conclusion de cette élection présidentielle
de 2017 qui, tous les observateurs s’accordent à le reconnaître, n’aura jamais
eu d’équivalent.
Sans en
connaître le résultat final, on peut d’ores et déjà engager la réflexion sur
« le jour d’après », c'est-à-dire sur la période qui s’ouvrira dès
lundi matin.
Cela
nécessite un retour en arrière afin de bien analyser ce qui, en définitive,
constitue aujourd’hui un contexte politique inédit.
Même si je les
désapprouve, je comprends que des Socialistes aient fait le choix d’Emmanuel
Macron le 23 avril dernier. Il y avait de bonnes raisons d’en arriver là.
Les
résultats de la primaire d’octobre 2011 qui ont désigné François Hollande ont
constitué le premier élément d’une série d’événements qui ont perturbé le
quinquennat écoulé. Cette désignation n’a jamais véritablement été acceptée par
les autres candidats éliminés au 1er tour ou battue au second.
Une
contestation, sourde d’abord, puis ouverte par la sortie du gouvernement de
ministres, en désaccord avec la politique menée, a été accompagnée par le
mouvement de fronde au sein du groupe des Députés socialistes.
Les
quelques erreurs politiques de l’Exécutif, les insuffisantes explications
permettant d’éclairer l’opinion sur la ligne choisie par le Gouvernement ont
alimenté le désamour installé durablement entre les Français et le Président de
la République.
Lorsque ce
dernier a annoncé sa décision, le 1er décembre 2016, de ne pas
solliciter le renouvellement de son mandat, tout devenait permis et on a, à
nouveau, observé les égos démesurés des candidats à la primaire des
Socialistes.
Tous les
ingrédients de l’échec étaient réunis et, malheureusement, le résultat obtenu
par Benoît Hamon au 1er tour était prévisible. Il l’était d’autant
plus que certains Socialistes, et non des moindres, ont fait le choix
d’Emmanuel Macron pour ce 1er tour.
Aujourd’hui,
l’avenir politique de la Gauche demeure incertain. Avoir voté pour Emmanuel
Macron ne signifie pas une adhésion aveugle à son projet. Elle ne doit pas
entraîner non plus un positionnement d’opposition a priori.
Il nous
faudra en savoir davantage sur la ligne retenue par le nouveau Président de la République. La
désignation du Premier Ministre et la constitution du gouvernement qui suivra
la prise de fonction nous renseigneront.
La
stratégie envisagée pour la préparation des élections législatives des 11 et 18
juin prochains entraînera-t-elle la constitution, à l’Assemblée Nationale d’une
majorité présidentielle et (ou) gouvernementale ?
C’est à
cette question qu’il faudra d’abord répondre et cela, dès « le jour
d’après ».