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vendredi 5 mai 2017

Le jour d’après

Quelques heures nous séparent encore de la conclusion de cette élection présidentielle de 2017 qui, tous les observateurs s’accordent à le reconnaître, n’aura jamais eu d’équivalent.

Sans en connaître le résultat final, on peut d’ores et déjà engager la réflexion sur « le jour d’après », c'est-à-dire sur la période qui s’ouvrira dès lundi matin.

Cela nécessite un retour en arrière afin de bien analyser ce qui, en définitive, constitue aujourd’hui un contexte politique inédit.

Même si je les désapprouve, je comprends que des Socialistes aient fait le choix d’Emmanuel Macron le 23 avril dernier. Il y avait de bonnes raisons d’en arriver là.

Les résultats de la primaire d’octobre 2011 qui ont désigné François Hollande ont constitué le premier élément d’une série d’événements qui ont perturbé le quinquennat écoulé. Cette désignation n’a jamais véritablement été acceptée par les autres candidats éliminés au 1er tour ou battue au second.

Une contestation, sourde d’abord, puis ouverte par la sortie du gouvernement de ministres, en désaccord avec la politique menée, a été accompagnée par le mouvement de fronde au sein du groupe des Députés socialistes.

Les quelques erreurs politiques de l’Exécutif, les insuffisantes explications permettant d’éclairer l’opinion sur la ligne choisie par le Gouvernement ont alimenté le désamour installé durablement entre les Français et le Président de la République.

Lorsque ce dernier a annoncé sa décision, le 1er décembre 2016, de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat, tout devenait permis et on a, à nouveau, observé les égos démesurés des candidats à la primaire des Socialistes.

Tous les ingrédients de l’échec étaient réunis et, malheureusement, le résultat obtenu par Benoît Hamon au 1er tour était prévisible. Il l’était d’autant plus que certains Socialistes, et non des moindres, ont fait le choix d’Emmanuel Macron pour ce 1er tour.

Aujourd’hui, l’avenir politique de la Gauche demeure incertain. Avoir voté pour Emmanuel Macron ne signifie pas une adhésion aveugle à son projet. Elle ne doit pas entraîner non plus un positionnement d’opposition a priori.

Il nous faudra en savoir davantage sur la ligne retenue par le nouveau Président de la République. La désignation du Premier Ministre et la constitution du gouvernement qui suivra la prise de fonction nous renseigneront.

La stratégie envisagée pour la préparation des élections législatives des 11 et 18 juin prochains entraînera-t-elle la constitution, à l’Assemblée Nationale d’une majorité présidentielle et (ou) gouvernementale ?

C’est à cette question qu’il faudra d’abord répondre et cela, dès « le jour d’après ».