« Primaires »,
c’est désormais le mot qui occupe toutes les chroniques. A droite comme à
gauche on semble en faire le seul objectif de la vie politique française.
Ce concept
a été introduit il y a cinq ans par les Socialistes. Ceux qui l’ont porté,
Monsieur Montebourg en particulier, ont été inspiré par le modèle américain,
oubliant que la France n’est pas les Etats-Unis et que la culture politique de
notre pays n’a rien à voir avec ce qui se passe outre-Atlantique.
Aujourd’hui,
la Droite utilise également ce processus, considérant sans doute que c’est un
moyen de crédibiliser davantage son candidat. Il est vrai qu’en 2011, la
formule a servi François Hollande dans sa démarche. Il avait réussi à
convaincre d’abord les participants à la désignation, par rapport à ses
concurrents. Il avait ensuite gagné l’élection présidentielle en affichant sa
détermination pour changer la politique française.
Le moment
viendra où seront présentées aux Français toutes les avancées économiques,
sociales, culturelles qui auront marqué ce quinquennat et donc permis le
changement annoncé.
Pour l’heure,
je le disais, c’est derrière un nuage de fumée dénommée « primaires »
que s’abritent les responsables politiques de toutes tendances.
Or, je le
répète, la vie politique française ne peut pas fonctionner comme aux Etats-Unis.
L’expérience vécue cette année devrait amener les formations politiques à
abandonner rapidement cette parodie de démocratie. La désignation des candidats
est généralement l’affaire des partis, seule l’élection est l’affaire des
citoyens.
Nos institutions
sont perfectibles, bien entendu. Cependant, à ce jour, elles prévoient une
élection présidentielle à deux tours. Le premier vote est, par excellence, l’occasion
pour tous les citoyens de faire un choix entre plusieurs candidats de gauche ou
de droite, en fonction de sa sensibilité. A ce premier tour, et nonobstant
certaines conditions juridiques relativement faciles à remplir, des candidats
soutenus ou non par des partis politiques, peuvent présenter leur projet pour la France. Les électeurs
ont l’embarras du choix.
La confusion totale dans
laquelle nous entraîne aujourd’hui ce processus des « primaires »
nécessite que l’on retrouve le sens de la mesure. Rangeons-le ,
le plus vite possible, dans le placard des souvenirs.