Réagissez !

vendredi 30 septembre 2016

Attention. Danger !

Depuis quelques temps déjà, et plus encore depuis que l’on connaît les candidats, se répand l’idée que des citoyens votant à gauche participeraient à la désignation du candidat de droite à l’élection présidentielle.

Si tel était le cas, mais comment le savoir en vertu de la règle du « secret de l’isoloir », cela démontrerait que le recours à des « primaires » n’est pas adapté à nos institutions.

Les adeptes de cette procédure, gens de gauche en 2011, relayés par la Droite en 2016, se sont inspirés du système américain.

Or, les modalités de la participation à des « primaires » françaises ne sont absolument pas comparables à la pratique américaine dont le mécanisme est particulièrement complexe. On retiendra notamment le fait que chaque citoyen américain, inscrit sur les listes électorales, ne peut voter qu’une fois puisque la « primaire », aux Etats-Unis, a lieu le même jour. Cela entraîne forcément pour l’électeur un affichage de son choix qui ne peut qu’être unique.

On est loin de cela, en France. Pour participer à la primaire de la Droite et du Centre, il suffirait de signer la phrase suivante : « Je partage les valeurs républicaines de la Droite et du Centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».

S’il y aurait beaucoup à dire sur « les valeurs républicaines de la Droite et du Centre », le reste de la formule à approuver me semble rédhibitoire.

Je ne peux pas imaginer un citoyen ayant voté pour François Hollande en 2012, même très insatisfait de la politique menée depuis quatre ans et demi, qui souhaiterait l’alternance.

Cela signifierait un probable retour aux responsabilités de Monsieur Sarkozy s’il était désigné et, plus grave, la mise en œuvre d’une politique économique et sociale proposée par les différents candidats à la primaire. Qui plus est, participer au choix du candidat de droite à l’élection présidentielle au prétexte de pouvoir voter au 2ème tour pour un autre candidat que Monsieur Sarkozy, en influençant le choix, est un signe de défaitisme caractérisé. Comme si le 1er tour d’avril 2017 éliminait le candidat de gauche capable d’affronter l’extrême-droite.

Non, décidément, toutes celles et tous ceux qui s’affirment de gauche, même s’ils critiquent très sévèrement le Président de la République, ne doivent pas s’engager dans cette aventure trop dangereuse pour la Gauche et pour la Démocratie.