Depuis quelques
temps déjà, et plus encore depuis que l’on connaît les candidats, se répand l’idée
que des citoyens votant à gauche participeraient à la désignation du candidat
de droite à l’élection présidentielle.
Si tel
était le cas, mais comment le savoir en vertu de la règle du « secret de l’isoloir »,
cela démontrerait que le recours à des « primaires » n’est pas adapté
à nos institutions.
Les adeptes
de cette procédure, gens de gauche en 2011, relayés par la Droite en 2016, se
sont inspirés du système américain.
Or, les
modalités de la participation à des « primaires » françaises ne sont
absolument pas comparables à la pratique américaine dont le mécanisme est
particulièrement complexe. On retiendra notamment le fait que chaque citoyen
américain, inscrit sur les listes électorales, ne peut voter qu’une fois
puisque la « primaire », aux Etats-Unis, a lieu le même jour. Cela entraîne
forcément pour l’électeur un affichage de son choix qui ne peut qu’être unique.
On est loin
de cela, en France. Pour participer à la primaire de la Droite et du Centre, il
suffirait de signer la phrase suivante : « Je partage les valeurs
républicaines de la Droite et du Centre et je m’engage pour l’alternance afin
de réussir le redressement de la France ».
S’il y
aurait beaucoup à dire sur « les valeurs républicaines de la Droite et du
Centre », le reste de la formule à approuver me semble rédhibitoire.
Je ne peux
pas imaginer un citoyen ayant voté pour François Hollande en 2012, même très
insatisfait de la politique menée depuis quatre ans et demi, qui souhaiterait l’alternance.
Cela signifierait
un probable retour aux responsabilités de Monsieur Sarkozy s’il était désigné et,
plus grave, la mise en œuvre d’une politique économique et sociale proposée par
les différents candidats à la
primaire. Qui plus est, participer au choix du candidat de
droite à l’élection présidentielle au prétexte de pouvoir voter au 2ème
tour pour un autre candidat que Monsieur Sarkozy, en influençant le choix, est
un signe de défaitisme caractérisé. Comme si le 1er tour d’avril
2017 éliminait le candidat de gauche capable d’affronter l’extrême-droite.
Non, décidément, toutes
celles et tous ceux qui s’affirment de gauche, même s’ils critiquent très
sévèrement le Président de la République, ne doivent pas s’engager dans cette
aventure trop dangereuse pour la Gauche et pour la Démocratie.