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lundi 11 avril 2016

République et Démocratie

Même si la Commune de Paris du printemps 1871 est étroitement liée à notre histoire des libertés, je trouve inadmissible que des manifestants se proclamant du mouvement « Nuit debout » débaptisent la Place de la République à Paris pour la dénommer « Place de la Commune ».

Des photos publiées dans certains journaux montrent en effet cette action « spontanée ». On ne s’en prend pas à la République, sous quelque forme que ce soit, quand on revendique une expression citoyenne.

Ce geste, anodin pour certains, traduit bien la réalité de ce mouvement. Ce sont des hommes et des femmes, jeunes en majorité, qui se retrouvent pour crier ensemble leurs aspirations. Ces dernières sont d’ailleurs confuses, de natures très différentes et exprimées surtout sans une approche globale des problèmes à résoudre. Chacun y va de son sujet de prédilection : sexisme, écologie, salaires, générations, tout cela dans une complète incohérence.

Pour certains, cette situation serait la conséquence de la faillite des partis politiques. Je ne le crois pas, même si je n’ignore pas la diminution significative de l’audience du Parti Socialiste ou le manque de crédibilité du principal parti de droite. Par ailleurs, un parti bien organisé, le Front National, enregistre des résultats importants dans les consultations électorales qui se succèdent.

Pour les responsables politiques la priorité est donc de retrouver la confiance des citoyens qui, notamment, dans un an, devront faire le choix de leurs représentants.

Il faut cesser de croire et de faire croire que ce sont les participants aux différents rassemblements de « Nuit debout », dans une soixantaine de villes, paraît-il, qui permettront à notre pays et à l’Europe d’affronter les grands enjeux de l’avenir.

On l’aura compris : je suis en complet désaccord avec la forme d’expression utilisée par les manifestants nocturnes.

J’ai bien conscience que cette opposition est la conséquence de mon appartenance à la génération des aînés, comme on dit pudiquement. Elle résulte aussi de l’expérience que j’ai tirée de ma participation à l’action politique pendant plusieurs décennies. Elle découle enfin de l’attachement que je porte aux institutions de la République.

Ces dernières ne sont pas figées. Elles sont toujours perfectibles à condition que ce soit l’expression d’une volonté politique formulée démocratiquement et non pas lors de forums permanents dans lesquels le rôle prépondérant revient toujours à la minorité agissante.

Plus que jamais, République et Démocratie doivent être nos références.