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vendredi 18 mars 2016

De l’usage de l’information

Deux informations exactes figurent à la une d’un quotidien national : « Valls augmente les fonctionnaires avant l’élection présidentielle ». C’est vrai : le gouvernement a enfin décidé d’augmenter le point d’indice qui permet le calcul de la rémunération des six millions de fonctionnaires français.

C’est vrai aussi : nous sommes « avant l’élection présidentielle ». Cette dernière a lieu tous les cinq ans. C’était en 2012 que François Hollande était élu. Le prochain rendez-vous aura lieu en 2017. Nous sommes dont bien « avant ».

Cette double information n’est pas contestable. Ce qui l’est, par contre, c’est le rapprochement a forte connotation polémique qui alimente les commentaires.

Car, selon certains, à droite notamment, cette augmentation de la valeur du point d’indice est mal venue. C’est encore « un cadeau aux fonctionnaires », ces « nantis » comme les dénommait le Premier Ministre Raymond Barre en 1980.

Or, les acteurs principaux des services publics que sont les fonctionnaires n’avaient pas connu d’augmentation de leur pouvoir d’achat depuis 2010. Rapporteur pendant plusieurs années du budget de la Fonction Publique, je n’avais de cesse que d’interpeler le gouvernement sur les conséquences de ce gel sur la qualité des prestations rendues aux Français.

La décision d’augmentation a été annoncée : je m’en réjouis.

Pour d’autres observateurs, souvent les mêmes d’ailleurs, la décision serait électoraliste au prétexte qu’elle intervient « avant l’élection présidentielle ».

Ces commentateurs mal inspirés souhaiteraient donc que plus rien ne se passe, qu’aucune décision ne soit prise, au prétexte que dans un peu plus d’un an on voterait.

Quelle vision étriquée de l’action politique. Cette dernière ne doit jamais s’interrompre, quel que soit le calendrier.

Alors que le redressement du pays est en bonne voie, les conditions commencent à être remplies pour intensifier les mesures de justice sociale.

Si je parle de redressement, c’est parce que je constate que le déficit des finances publiques sera de 3,3 % du PIB en 2016 contre 5,3 % en 2011, le déficit de la Sécurité Sociale est redescendu à 6,6 milliards en 2015 contre 21 milliards en 2011, la compétitivité s’est redressée et permet d’avoir un coût du travail en augmentation moyenne de 0,8 % par an depuis 2012 contre 1,4 % en Allemagne.

Toutes ces informations, et beaucoup d’autres que je tiens à la disposition de qui le veut, sont aussi exactes que les deux premières que j’évoque au début de ce billet. Malheureusement, elles ne sont pas portées à la connaissance des citoyens. Elles ne permettent pas une interprétation polémique.

Décidément, mener à bien des réformes s’apparente à une « mission impossible ». Fort heureusement, la détermination sans faille du Président de la République et de son gouvernement permet de dépasser les obstacles.

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Ce jeudi 17 mars, j’ai publié en ligne mon avis sur la dénomination de notre Région : « Les Hauts de France ». On peut le consulter sur « Google ».