Qu’on le
veuille ou non, c’est bien le 19 mars 1962 qu’un accord de cessez-le-feu est
entré en vigueur, mettant fin à la guerre d’indépendance de l’Algérie.
Au moment
de son déclenchement, le 1er novembre 1954 et dans les années qui
ont suivi, la France, ses gouvernements, sa police, son armée s’y sont opposés.
Des opérations dites « de maintien de l’ordre » ont été
conduites pour endiguer ce qu’il était convenu d’appeler « les événements
d’Algérie ».
En 1999, c’est
une majorité parlementaire de gauche à laquelle j’appartenais qui a donné son
véritable nom à ces « événements » : la guerre.
C’est en
2012 que le Parlement décidait de faire du 19 mars la « Journée du
Souvenir et de Recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de
la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».
Ne pas
reconnaître cette décision prise démocratiquement par les représentants du
peuple, c’est remettre en question notre fonctionnement institutionnel.
En réalité,
pour les contestataires de la reconnaissance de la date du 19 mars, il y a
davantage une arrière-pensée électorale. Il s’agit, pour la Droite et l’extrême-droite,
de flatter un électorat favorable à l’Algérie française jusqu’en 1962 et qui,
54 ans plus tard, ne se résout pas à prendre en compte la réalité : l’Algérie
est un Etat souverain.
Compte tenu
de l’histoire des 132 années de colonisation française en Algérie, de la
présence, en France, de plusieurs millions de franco-algériens, il est
impératif de renforcer en permanence les relations entre ces deux pays. Cela concerne
tous les domaines de la vie collective : économique, culturel, social,
formation, tourisme et même sécurité face au risque terroriste qui pèse tant
sur la France que sur l’Algérie.
C’est dire
combien j’approuve l’initiative de François Hollande de se rendre, ce 19 mars
2016, au mémorial national de la guerre d’Algérie. Il y a délivré « un
message d’unité et de paix, de rassemblement aussi ».
Il importe
que ce message soit entendu par le plus grand nombre et que les réactions
négatives de la Droite et de l’extrême-droite soient rejetées.