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lundi 25 janvier 2016

Prolonger l’état d’urgence

Je le disais dans mon blog de vendredi : le débat est ouvert sur la prolongation ou non de l’état d’urgence.

Rappelons-nous : le 13 novembre dernier, quelques heures après les attentats terroristes ignobles, François Hollande décrétait l’état d’urgence, en France, après avoir réuni le Conseil des Ministres en pleine nuit.

Depuis cette date, nos libertés fondamentales, celles de circuler ou d’exprimer son point de vue, par exemple, ont-elles été remises en question ? Non, bien sûr et aucune personne vivant dans le respect de la légalité républicaine n’a eu à subir les conséquences de cet état d’urgence. Si quelques cas isolés se sont avérés infondés, la Justice saisie a rapidement dit le droit.

Cette situation juridique exceptionnelle, et forcément limitée dans le temps, permet avant tout une plus grande rapidité d’action de ce qu’on appelle à bon droit les forces de l’ordre.

Car c’est à cela que s’en prennent d’abord les auteurs d’actes terroristes. Au-delà des morts violentes qu’ils provoquent, ils veulent déstabiliser l’ordre républicain.

On pourrait se demander : est-ce que l’état d’urgence a mis fin au danger terroriste ?

Là encore, la réponse est évidemment non.

Tant qu’à travers le monde, des hommes feront de la terreur et du crime les moyens d’asseoir leur pouvoir et leur idéologie, les sociétés démocratiques devront toujours être vigilantes.

La situation de guerre dans laquelle nous sommes engagés malgré nous, amène le Président de la République à souhaiter disposer de ce qui lui permet de mieux assurer la protection des Français.

L’état d’urgence en fait partie. C’est dire qu’il ne faut pas y renoncer pendant encore quelques temps.

Jusqu’à quand ? C’est la question posée.

Certains voudraient qu’il y soit mis fin dès maintenant. Cela part sans doute de bons sentiments et d’une idée que je partage : pas d’atteintes à nos libertés.

Mais c’est aussi faire preuve de naïveté que de ne pas prendre en compte la situation réelle dans laquelle nous vivons. Il ne se passe pas de semaine sans que l’on ait connaissance d’un acte terroriste quelque part dans le monde ou de l’interpellation d’un ou plusieurs suspects en France. Ceux-ci sont généralement remis en liberté après leur interrogatoire. C’est bien la preuve que notre système judiciaire fonctionne correctement.

De plus, et pour prévenir tout usage abusif de cet état d’urgence, le Parlement votera prochainement les conditions de son usage dans la Constitution.

Alors, comme très souvent dans l’action politique, la patience doit être la référence. L’état d’urgence est un moyen supplémentaire pour protéger nos institutions et nos concitoyens. Il n’est pas question de s’en passer.