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vendredi 22 mars 2013

Redonner confiance

Parmi tous les évènements de ces derniers jours, la publication d’un ouvrage rédigé par Emmanuel Todd et Hervé Le Bras a retenu tout particulièrement mon attention. Sous le titre « Le mystère français », ces deux démographes procèdent à une analyse approfondie de notre société et commentent l’évolution de l’état d’esprit de l’opinion en regard des problèmes actuels.

Tous les responsables politiques feraient bien de s’en inspirer pour que les orientations qu’ils proposent répondent aux attentes des citoyens.

Il faut redonner confiance en l’avenir. Cela passe par des décisions courageuses mais, en même temps, porteuses d’espoir.

Ainsi, si l’on prend l’Europe, le Parlement de l’un des Etats membres, Chypre, a pris une décision que j’approuve pleinement : il n’a pas accepté le plan proposé par la Commission européenne et par la Banque centrale européenne.

Bien sûr, cette décision a d’abord permis de satisfaire une opinion publique qui manifestait a priori son inquiétude.

Il n’empêche qu’elle a été prise.

L’Europe serait dans l’impasse : tant pis !

Il faut que cesse cette multiplication des plans d’austérité imposés aux populations des Etats membres. L’Europe ne peut pas servir qu’à cela.

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Au plan national, il ne fait pas de doute que le gouvernement a cette volonté de préparer l’avenir.

Ainsi, la politique d’éducation qui se met en place va dans ce sens. Il y a urgence.

Strasbourg, Montpellier, Lyon, autant de villes importantes animées par des Socialistes, renvoient à 2014 la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires quotidiens et hebdomadaires.

Lille est venu compléter cette liste. Pourtant, en 2009, la municipalité lilloise avait mis en débat le retour à 4,5 jours de classe après la décision du gouvernement Fillon de supprimer les heures de cours du samedi matin sans changer le contenu et le déroulement des 4 jours à l’école.

Heureusement, Nantes et Paris, Roubaix dans le Nord, ont fixé à septembre 2013, le changement de l’organisation de la vie scolaire. Dans ces villes, les élus ont compris que l’intérêt des enfants devait l’emporter sur tout le reste.

Car, d’une façon générale, je regrette ce report. Je le regrette d’autant plus pour ce qui est de Lille que ma commune d’Hellemmes sera obligée d’avoir la même position.

Certes, le Ministre Peillon a laissé le choix aux municipalités qui doivent délibérer. Il l’a fait dans un souci de dialogue entre les communes et l’Etat et, dans le cadre des communes, entre les membres de la communauté éducative.

J’aurais préféré que la date soit fixée par l’Etat appliquant son pouvoir régalien, quitte à ce que cette décision n’entre en application qu’à la rentrée 2014.

Le nouveau dispositif entraînera des dépenses pour les communes qui voudront organiser l’accueil des enfants en dehors du temps scolaire.

Ce genre de dépenses, engagées, à minima dans un premier temps, n’est pas insupportable au point qu’on ne puisse trouver les crédits nécessaires dans un budget communal.

Le changement, c’est maintenant disions-nous il y a un an. Le changement, il ne faut pas seulement le vouloir, il faut le faire. Maintenant.