Comme le tour de France, la politique française avance par étape. Chacune a ses difficultés, ses surprises, ses évènements inattendus. La démission de Sébastien LECORNU, quelques heures après la nomination de son gouvernement, en constitue le dernier avatar. Une nouvelle étape s’est à nouveau engagée, celle d’une mission de concertation menée par le Premier Ministre démissionnaire. L’objectif a été de recenser les sujets sur lesquels il faudra un compromis si l’on veut éviter le vote d’une motion de censure dans les jours qui suivront la nomination d’un nouveau gouvernement.
Selon le Premier Ministre conciliateur il semble qu’il y ait une majorité de députés qui ne souhaite pas la dissolution de l’Assemblée Nationale. Dont acte. Cela reste à vérifier car, si dissolution il y avait, ce ne serait que la conséquence de l’impossibilité de voter un budget.
L’extrême-droite lepéniste et les mélenchonistes ont refusé de participer à une rencontre avec Sébastien LECORNU. Ils n’ont fait que confirmer leur volonté de remettre en question nos institutions qui sont pourtant garantes du fonctionnement démocratique de notre République. L’autoritarisme qui caractérise ces deux organisations se retrouverait à l’échelle du pays si elles étaient en situation de gouverner. Les candidats du Rassemblement National et des Insoumis seront ceux qu’il faudra battre dans les élections à venir.
La nouvelle étape qui se profile sera la nomination d’un nouveau Premier Ministre. Le choix du Président de la République sera fort intéressant à analyser. Y aura-t-il cohabitation s’il est fait appel à un Chef de gouvernement issu de la Gauche ? La personnalité du Chef de l’Etat laisse peu de crédibilité à cette hypothèse. Mais, en politique, rien n’est jamais définitif et tout est toujours possible. Attendons donc de voir qui sera sur la ligne de départ.
Le renoncement au recours au 49.3 qui figurait dans les intentions de Sébastien LECORNU pourrait constituer un acquis. On voit mal son successeur, surtout si c’est lui-même, ne pas reprendre à son compte cet objectif. Il faudra certes que les Républicains de Bruno RETAILLEAU concèdent que cette disposition décidée par le Général DE GAULLE n’est pas adaptée à la situation présente.
La question des retraites constitue, semble-t-il, un sujet de débat au sein de la macronie et de ses « alliés ». Plusieurs voix se sont exprimées afin que ce problème soit examiné à nouveau, soit après suspension du dispositif mis en œuvre sans vote du Parlement, soit avec des perspectives très clairement annoncées de mener un débat sur le financement de notre protection sociale. Il faut d’ailleurs avoir présent à l’esprit que ce n’est pas le financement des retraites qui connaît le plus grand déficit mais celui des dépenses de santé.
Incontestablement, les responsables Socialistes qui ont dialogué avec le Premier Ministre ont obtenu des avancées qui, bien entendu, devront être actées, dans la loi et dans le fonctionnement parlementaire. D’autres étapes vont s’enchaîner. Nos concitoyens qui aspirent à une autre politique peuvent faire confiance à la Gauche responsable.