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lundi 6 octobre 2025

Une démission surprise

Coup de tonnerre ce lundi matin dans l’actualité politique. Le Premier Ministre a remis sa démission au Président de la République, quelques heures après la nomination de son gouvernement. On retiendra également qu’il aura fallu un mois de consultation pour en arriver là.

« Et maintenant que vais-je faire » chantait Gilbert BÉCAUD en 1987. C’est peut-être ce que fredonne Emmanuel MACRON qui, ayant provoqué ce que nous subissons depuis sa décision absurde de dissolution, est aujourd’hui celui qui devra décider de la suite. Nomination d’un nouveau Premier Ministre, dissolution de l’Assemblée Nationale, démission sont des hypothèses évoquées et répétées à l’envi par les commentateurs dans les médias. 

Il convient maintenant d’attendre de connaître la position du Chef de l’Etat car si les responsables politiques ont le devoir d’imaginer toutes les hypothèses en regard d’un problème à résoudre, ils ne peuvent décider d’une position, qui entraînera une stratégie et une tactique, que sur la base d’éléments concrets. 

La séquence que nous traversons permet néanmoins de formuler quelques observations. Elle a vu Sébastien LECORNU annoncer une intention des plus intéressantes avant sa démission bien sûr, celle de ne pas gouverner en usant des dispositions de l’article 49.3 de notre Constitution. C’est un moyen retenu par le Général DE GAULLE, en 1958, pour diminuer le rôle du Parlement au profit du Gouvernement. Les défenseurs du pouvoir législatif ne peuvent pas se satisfaire de ce dispositif. Il y avait donc une intention qui méritait d’être soulignée. 

Cependant, le non-recours à l’article 49.3 de la Constitution ne devait pas être LA condition pour que les Socialistes ne censurent pas le Gouvernement. C’était UNE des demandes du PS mais ce n’était pas la seule.

En effet, le non-usage de cette disposition constitutionnelle sans des avancées en matière de justice sociale, de retraite, de pouvoir d’achat et de justice fiscale ne répondait pas à l’attente des Français.

A l’inverse, des réponses positives aux exigences évoquées ici sans qu’il y ait d’annonce explicite sur l’utilisation ou non du 49.3 auraient traduit de réelles avancées en matière de ruptures sur le fond.

Tout cela pourrait être désormais derrière nous sauf à s’interroger sur l’orientation donnée par le Président de la République dans ce déroulé d’un scénario « abracadabrantesque ». En effet, Emmanuel MACRON a demandé à Sébastien LECORNU de « mener d’ultimes négociations sur une plateforme d’action ». 

Dans le même temps, Jean-Luc MÉLENCHON continue de leurrer le peuple de Gauche en appelant à voter la destitution du Chef de l’Etat. Constitutionnellement, cette procédure est impossible à être mise en œuvre dans le contexte actuel. Qui plus est, si elle aboutissait, ce serait ajouter de la crise à la crise. La stratégie des Insoumis qui consiste à créer un climat de tension extrême ne sert pas les intérêts des Français. Les Socialistes ont eu raison de ne pas participer à une réunion avec les mélenchonistes. On ne peut pas être insulté, injurié même et s’asseoir à la même table. 

Les heures qui viennent nous permettront, on l’espère, de connaître une situation clarifiée.